Liu Jiakun, lauréat du Prix Pritzker 2025 : une architecture humaine et ancrée dans son territoire
Une reconnaissance internationale pour une approche sensible et contextuelle
Le 4 mars 2025, le célèbre Prix Pritzker d’architecture a été décerné à Liu Jiakun, architecte chinois et fondateur de Jiakun Architects à Chengdu. Ce prix, considéré comme la plus haute distinction mondiale dans le domaine de l’architecture, récompense une œuvre engagée, où chaque projet s’intègre pleinement dans son environnement culturel, social et paysager.
Loin d’imposer un style ou une signature, Liu Jiakun adapte chacune de ses réalisations à son environnement spécifique. Il articule avec subtilité tradition et modernité, intégrant des éléments de l’architecture chinoise vernaculaire tout en répondant aux enjeux contemporains. Ses projets révèlent une attention particulière à la vie quotidienne et à la création de lieux de rencontre, encourageant le lien social au sein des villes denses. 📍 Source : pritzkerprize.com
Une œuvre reconnue pour sa cohérence et sa sensibilité
Le jury du Prix Pritzker 2025 a salué une œuvre d’une grande cohérence, marquée par une qualité constante et une sensibilité profonde aux contextes culturels et historiques. Chaque projet, pensé comme une réponse unique à son site, propose une nouvelle lecture de la relation entre l’homme, la ville et la nature.
Des projets emblématiques
Parmi ses réalisations les plus remarquées, le Département de sculpture de l’Institut des beaux-arts du Sichuan(Chongqing, 2004) explore de nouvelles manières d’optimiser l’espace en milieu urbain dense, avec des volumes en porte-à-faux qui maximisent l’usage du sol.
Le Musée de la brique impériale de Suzhou (Suzhou, 2016) réinterprète les pavillons traditionnels chinois, en jouant sur la transparence, la matérialité et la relation au paysage environnant.
À travers son œuvre, Liu Jiakun démontre que l’architecture peut transcender la simple fonction bâtie pour devenir un levier de cohésion sociale, de poésie urbaine et de dialogue avec l’histoire et la nature.
6èmes Prix Archinovo : les plus belles maisons individuelles honorées
Premier prix d’architecture consacré à la maison individuelle, le très prisé prix Archinovo a livré le verdict de sa 6ème édition. Créé par l’architecte Delphine Aboulker, le Prix Archinovo veut, et c’est son leitmotiv, mettre en exergue des maisons d’architectes et les agences impliquées.
La volonté est aussi de sensibiliser le grand public à l’impact de l’architecture contemporaine dans l’habitat individuel. Il est aujourd’hui l’incontournable rendez-vous autour de l’innovation architecturale favorisant le confort et le bien-être en tenant compte de l’exigence environnementale. Des prix soutenus par le Ministère de la Culture et de la Communication, le Pavillon de l’Arsenal et la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.
Crédit: Agence ArbaCrédit: Agence ArbaCrédit: Agence Arba
PRIX DU JURY
L’Onde à Murat (15) réalisée en 2019 par l’agence Arba
Cette maison familiale en bois se distingue par sa structure compacte et sa toiture débordante en zinc à double pente, convexe sur un versant et concave sur l’autre. Un hommage est ici rendu aux anciens toits de lauzes, avec leurs charpentes ployant sous le poids des pierres et du temps. Une toiture se soulevant au sud pour mieux capter le soleil d’hiver et s’abaissant au nord pour se protéger des vents. Une maison opaque à l’extérieur et à l’intérieur lumineux et clair.
L’agence Arba a vu le jour à Paris en 2005 sous la houlette de Jean-Baptiste Barache et Sihem Lamine. Elle prône une architecture sobre à l’image des constructions vernaculaires. Arba est lauréate du Prix Habitat Durable Archinovo 2015.
Crédit: Bodenez et Le Gall La Salle.Crédit: Bodenez et Le Gall La Salle.Crédit: Bodenez et Le Gall La Salle.
MENTION SPECIALE DU JURY
Maison Terre à Rennes (35) réalisée par Bodenez et Le Gall La Salle.
Ici, la volonté était d’agrandir un pavillon de vacances de bord de mer. Au lieu d’une élévation, les architectes ont opté pour une duplication de la structure existante afin de ne pas surcharger les fondations. On retrouve ainsi une maison à la forme d’un plateau libre intérieur se prolongeant à l’extérieur par une terrasse périphérique. Thermiquement performantes, les deux maisons reliées par leur charpente en bois ne forment qu’une seule habitation.
Claire Bodénez et Nicolas Le Gal La Salle fondent en 2009 leur agence d’architecture à Rennes. Ils ne revendiquent par une écriture aboutie ou un style propre. Cette agence se consacre surtout sur la quête d’harmonie entre le contexte, la construction, les matériaux et le bien-être des usagers.
Gujan à Gujan-Mestras (33) réalisée en 2020 par Jaq.
Que faire de ce petit pavillon des années 1970 ? Une démolition ou une restructuration. Dans une démarche écologique d’économie de matériaux, les architectes ont décidé de garder le maximum d’éléments du pavillon existant, qui, ainsi, sont réinterprétés. Autour, les architectes ont dessiné un nouvel espace de bois lamellé-collé. Au sud, on retrouve une pergola extérieure aux cannisses tamisant la lumière. A l’est, un patio prolongeant la lumière naturelle. Mais aussi des murs de verdure clôturant l’ensemble.
L’agence Jaq, est née en 2012 à Paris, grâce au duo Clément Jaglin et Thomas Quenault. Pour tout projet, ils considèrent avant tout le site, sa nature, son historique et les matériaux à employer.
Commerce à Paris (75) réalisée en 2019 par Java Architecture
Cette maison est née de la réhabilitation d’une maison individuelle nichée au fond d’une cour parisienne. Les architectes ont choisi d’empiler les pièces de vie. Ainsi, cette maison ressemble à une petite tour de quatre étages en cœur d’îlot. Avec notamment au 4e étage, une serre en continuité du salon qui s’ouvre sur une petite terrasse. Pour générer une unité d’ensemble, la façade principale se décline dans un camaïeu de gris.
Florian Levy, Alma Bali et Laurent Sanz créent Java en 2014 à Paris. L’agence œuvre surtout dans l’amélioration de l’existant : réhabilitation, surélévation et extension.
Crédit: YUA Studio d’architectureCrédit: YUA Studio d’architectureCrédit: YUA Studio d’architecture
PRIX DE L’HABITAT GROUPE ET ALTERNATIF
Polonceau à Paris (75)réalisée en 2021 par YUA studio d’architecture
Cet ancien atelier de métallerie, en rez-de-chaussée et en sous-sol, est aujourd’hui constitué de trois unités de vie. Le premier appartement, situé de plain-pied avec le patio, organise autour de celui-ci ses espaces de vie en U. Une agence d’architecture, avec entrée indépendante, est située au niveau le plus haut, reliée par un escalier ouvert conduisant à un toit terrasse.
Le second appartement s’étend entre la rue et la cour et réunit une agence d’architecture et un logement. Le troisième est multi-orienté, en forme de L, et se développe sur plusieurs niveaux, avec deux terrasses profitant des vues vers la végétation de la cour.
En 2016, Geoffroy Boucher, Matthieu Buquet et Núria Sabaté Giner s’associent et créent YUA. Ils prônent un dialogue ouvert et respectueux de chaque contexte, tout en assumant le rôle transformateur de toute intervention.
Photographie David Giancatarina & Julien Kerdraon
ARCHITECTES :
https://orma-architettura.comPhotographie David Giancatarina & Julien Kerdraon
ARCHITECTES :
https://orma-architettura.comPhotographie David Giancatarina & Julien Kerdraon
ARCHITECTES :
https://orma-architettura.com
PRIX DU PUBLIC EX-AEQUO
Casa S à Bonifacio (2A) réalisée en 2020 par Orma Architettura.
L’équilibre entre l’intimité et la vue sur le paysage a paramétré ce projet. Ainsi, il existe ici une remarquable continuité entre le dedans et le dehors. Les circulations se combinent autour du patio principal. Grâce aux choix des matériaux, un dialogue harmonieux s’installe avec le paysage. La minéralité du béton répond ainsi à la roche du site.
Fondée en 2017, Orma Architettura place l’architecture comme construction physique et mentale. Tous leurs projets veulent sublimer un site en embellissant la structure, en jouant sur la lumière et les matières.
Maison BJ1 dans l’Aude (11) réalisée en 2018 par Prax Architectes et Mathieu Lolagne
Au sud de Toulouse, cette maison familiale, dans une surface boisée, surplombe le lac de la Ganguise. Comme une cabane nichée dans les arbres, cette maison en trapèze repose sur des pilotis en métal, offrant ainsi une vue panoramique. Son agencement intérieur est pensé du nord au sud. Cette maison fait vraiment corps avec l’environnement avec une certaine légèreté.
Depuis sa création en 2008 à Villeneuve-de-Rivière dans le piémont pyrénéen, Prax Architectes s’efforce de considérer chaque ouvrage architectural par rapport à son environnement.
LA MEDAILLE D’OR 2022 DE L’ACADEMIE D’ARCHITECTURE
Place des Vosges à Paris, l’iconique Académie d’Architecture a remis, le 7 septembre, ses Prix et récompenses 2002 qui honorent à la fois des architectes et des artisans d’arts.
Enprésence de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak et du jury présidé Christiane Schmuckle-Mollard, 40 heureux lauréats se sont vus récompenser pour l’exceptionnel, la conception unique et l’originalité de leurs œuvres et ouvrages.
Un prix destiné à célébrer celles et ceux qui font briller l’architecture, l’urbanisme et leur enseignement
LA GRANDE MEDAILLE D’OR DE L’ACADEMIE DE L’ARCHITECTURE POUR DOMINIQUE COULON
La Grande Médaille d’Or du prix de l’Académie de l’architecture, est revenu à l’architecte strasbourgeois Dominique Coulon pour la réalisation du Pôle culturel d’Isbergues dans la région Nord-Pas-de-Calais, une architecture assurant le lien entre nature et culture.
Dominique Coulon, qui deux ans après l’obtention de son diplôme en 1989, se voyait déjà encensé en devenant lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs. Un architecte qui revendique être en permanence en quête de la « poésie des lieux et de l’espace ».
La preuve une fois de plus avec le Pôle culturel d’Isbergues, ouvrage remarquable où la perfection des détails abonde. Ce bâtiment, à la fois salle de spectacles et médiathèque, se distingue d’emblée par sa façade revêtue de panneaux inox déclinés dans des finitions satinées, miroir et mates.
Le choix architectural de Dominique Coulon joue avec la lumière et les rayons du soleil, qui en fonction de la journée génèrent un effet chromatique et lumineux variable.
A certains moments, ce Pôle culturel se noie dans le ciel, à d’autres il devient d’une luminosité flamboyante.
Un Pôle d’apparence complexe d’une belle simplicité in fine, avec son axe longitudinal traversant le volume pour relier la ville au parc adjacent et faciliter l’orientation pour les visiteurs.
Lors de cette cérémonie tant attendue, l’architecte Patrick Rubin s’est vu remettre la Médaille d’Honneur de l’Académie de l’architecture pour la somme de ses ouvrages, et notamment sa vision pointue et avisée de la reconversion des bâtiments.
Architecte visionnaire et engagé de l’agence Canal Architecture située dans le Marais à Paris, fondée en 1982 avec son frère Daniel, Patrick Rubin se positionne comme le spécialiste de la métamorphose d’anciens parkings et autres objets brutalistes en choses douces et habitables.
Un personnage reconnu notamment pour l’ancienne chocolaterie Poulain de Blois, qu’il a reconvertie en 2007 en Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage.
L’ancienne chocolaterie Poulain de Bois reconvertie en 2007 par Patrick Rubin en Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage.
Super-Cayrou : prix public du Prix Architecture Occitanie 2021
Clôturant le palmarès du Prix Architecture Occitanie 2021 dévoilé en novembre dernier, le Prix du public vient d’être décerné. Le lauréat est le projet Super-Cayrou élu avec presque la moitié des voix. Cette œuvre d’art-refuge en pierres sèches réalisée par Encore Heureux Architectes a su séduire le public par son approche singulière. Super-Cayrou est en effet une aventure au long cours inscrite dans le parcours artistique à ciel ouvert Fenêtres sur le paysagedont l’ambition est de révéler les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Depuis 2016, une collection d’œuvres d’art-refuge pérennes rythme ainsi le GR 65 et accueille randonneurs et habitants. Tous ces abris ont un point commun. Ils sont créés à partir de matériaux et de savoir-faire du territoire avec une attention particulière portée au paysage et aux valeurs associées à la transition écologique.
Patiemment édifié à Gréalou, sur les causses du Quercy dans le Lot, Super-Cayrou s’inspire ainsi de la tradition locale. Résultat de l’épierrage des champs et des multiples activités agraires, cayrou désigne les tas de cailloux qui parsèment le paysage. Le chantier du refuge a fait appel au savoir-faire traditionnel des lauziers. Extraites dans la microcarrière de Grèzes, il a fallu trier les lauzes plates pour la toiture et choisir des pierres à bâtir. Empilées soigneusement, pierre après pierre et sans mortier, la construction n’existe que par la main et l’œil avisé des bâtisseurs.
À propos d’Encore Heureux Architectes
Collectif d’architectes fondé en 2001 par Julien Choppin et Nicola Delon, Encore Heureux revendique une pratique généraliste pour concevoir des bâtiments, des installations, des jeux ou des expositions… En 2016, Sébastien Eymard devient le troisième associé d’Encore Heureux, suivi en 2019 de Sonia Vu. L’équipe s’est agrandie au fil des ans et rassemble aujourd’hui près de vingt-cinq concepteurs d’horizons variés, à la fois architectes, commissaires d’exposition, designers, cinéastes…
Inspiré autant par le monde de l’art contemporain que par l’architecture, le collectif multiplie les projetsen France comme à l’international. Sa démarche place au cœur de ses réflexions et de ses réalisations les questions d’usage, de confort et d’adaptation aux enjeux écologiques liés à notre modernité́. Pour Super-Cayrou, Encore Heureux Architectes a fait le choix de s’associer à l’artiste et constructeur Pieter Dijkstra, et à des bâtisseurs pierre sèche vivant sur les causses du Lot.
Succédant aux architectes français Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, le Prix Pritzker 2022 vient d’être décerné àDiébédo Francis Kéré. Né au Burkina Faso et établi à Berlin depuis 2005, l’architecte est connu pour être un pionnier du développement durable. Privilégiant des matériaux locaux pour une utilisation raisonnée, en particulier la terre crue mais aussi le bois ou la pierre, Diébédo Francis Kéré est un précurseur des enjeux d’une architecture responsable.
« Même les plus dépourvus ont droit au confort et à la beauté. »
Diébédo Francis Kéré
Là où les ressources sont extrêmement rares, le jury du Prix Pritzker 2022 a été particulièrement sensible à « la beauté, la modestie, l’audace et l’invention » de ses constructions. « Par l’intégrité de son architecture et de son geste, Diébédo Francis Kéré défend avec grâce la mission de ce prix. Cet architecte améliore la vie d’innombrables citoyens dans une région du monde parfois oubliée. »
Burkina Faso, mais aussi Mali, Togo, Kenya, Mozambique, République du Bénin, Soudan… Nombre des réalisations du 51e lauréat du Prix Pritzker sont en effet situées en Afrique. Natif du petit village de Gando (Burkina Faso), Diébédo Francis Kéré y consacre ses premiers projets. Une école – la première du village – puis des logements pour les enseignants, une bibliothèque, un centre pour les femmes, un lycée… Le succès de l’école primaire de Gando lui vaut le prix Aga Khan d’architecture en 2004. Cette récompense sera le déclencheur de la création de son agence, Kéré Architecture, à Berlin en 2005.
Suivront d’autres établissements primaires, secondaires, postsecondaires et médicaux. En Afrique mais aussi en Europe et aux États-Unis. Ses réalisations couvrent aujourd’hui un large éventail de projets. De l’infrastructure civique aux installations temporaires, comme la Serpentine Gallery en 2017 à Londres ou le pavillon Sarbalé Ke en Californie en 2019.
Diébédo Francis Kéré avait également reçu en 2021 le prix Robert Matthew pour les environnements humains durables décerné par l’Union internationale des architectes.
Anne-Françoise Jumeau, lauréate du Prix femme architecte 2021
Les lauréates du Prix femmes architectes 2021 ont été dévoilées le 6 décembre depuis le Pavillon de l’Arsenal, à Paris. Succédant à sa consœur Florence Lipsky, Anne-Françoise Jumeau, fondatrice de l’agence AFJA, a reçu le Prix femme architecte 2021. Cette distinction qui récompense l’œuvre de femmes architectes est décernée tous les ans depuis 2013 par l’Association pour la recherche sur la ville et l’habitat. L’ARVHA entend ainsi encourager la parité dans une profession encore à forte dominante masculine. Pour cette 9e édition, l’association a reçu près de 500 candidatures et examiné plus de 1 500 projets. Anne-Françoise Jumeau avait quant à elle choisi de présenter au jury cinq projets.
Cinq projets majeurs récompensés
Biopôle, espace d’entreprises scientifiques à Rennes (35)
« Le parti retenu, autant dans l’implantation urbaine que dans l’expression architecturale, consiste en un vaste quadrilatère autour d’une cour intérieure formant un atrium. Bien orienté, cet espace est à la fois le lieu d’accès, de détente et d’ouverture du projet sur les espaces d’accueil. Un vaste escalier en partie végétalisé le relie au niveau RDC et au parking. Ce patio est l’espace identitaire de référence du projet. À l’extérieur, la façade est revêtue d’une enceinte architecturale protectrice et filtrante. Des montants sinusoïdaux forment une peau sensible, épaisse et brise-soleil. La superposition de la trame de lames sinusoïdales en décalage avec celle des montants verticaux des coursives fabrique un effet de moirage dynamique. »
Résidence sociale Lorraine à Paris (XIXe)
Pour cette résidence sociale de 173 studios, l’agence AFJA a proposé de « conserver une partie des constructions existantes constituées de deux bâtiments parallélépipédiques en retrait des rues, construits en 1978 par Anthony Bechu architecte. La parcelle est densifiée tout en préservant une cour partagée et dédiée à la résidence. La composition des façades est liée au grand nombre de baies (plus de 350) et au souhait d’éviter l’effet de répétition depuis la rue. Un cadre type a été créé afin de recevoir, soit une baie vitrée, soit un panneau plein. Trois profils extrudés de terre cuite ont ainsi été créés avec pour chacun des angles de surface différents. Avec la mise au point d’un émail irisé, ces trois profils deviennent des surfaces de diffraction de la lumière pour le projet. La volonté était de créer une façade “atmosphérique” qui renvoie tant les reflets du ciel que de son environnement. »
CRBC, Centre de Recherche BioClinique à Clermont-Ferrand (63)
Autre projet présenté par Anne-Françoise Jumeau : le bâtiment du Centre de Recherche BioClinique, au sein du CHU de Clermond-Ferrand. « L’image du bâtiment est totalement remaniée par de nouvelles façades. Les parties pleines et les parties vitrées sont constituées à partir d’éléments modulaires déclinés en taille et en coloris. Différents éléments de terre cuite émaillé noir irisé se combinent ; les menuiseries en aluminium anodisé sont composées de trois nuances dorées (or, bronze et champagne). Les parements et les menuiseries s’inscrivent dans la trame générale du projet.Modulaire, mais non répétitif, le dessin des façades est à la fois rigoureux et rythmé, homogène et non-uniforme. Les matériaux employés sont brillants et réfléchissants, sensibles aux variations de lumière. Ainsi la perception des façades change selon l’heure de la journée, le temps, la couleur du ciel… Le bâtiment interagit avec son environnement. »
Crèche 30 berceaux à Paris (XVe)
Ce quatrième projet s’inscrit dans le cadre de l’opération Grenelle-Frémicourt qui comprend la construction d’un immeuble de 54 logements sociaux rue Frémicourt et la construction d’un immeuble de 36 logements en accession boulevard de Grenelle. « Le bâtiment est implanté dans la cour intérieure sur le passage qui longe à l’ouest le site de l’opération. Les façades sur passage et sur jardin reçoivent une protection mécanique en bardeaux de céramique vernissée colorée. Cette vêture minérale se retourne partiellement en toiture. Au droit des baies, des pare-soleils également en terre cuite émaillée assurent une protection solaire. Les espaces extérieurs sont plantés et délimités par une clôture doublée d’une haie arbustive. Une aire de jeu ponctuellement recouverte d’un auvent reprenant les mêmes éléments qu’en façade est prévu le long du bâtiment. »
Atrium, bâtiment d’enseignement licence de l’UPMC Paris 6
« Le bâtiment 16M conserve le système constructif existant en proposant une relation fluide entre la dalle Jussieu et l’esplanade du quai Saint-Bernard par un dispositif topographique : un “origami architectural”. Une enveloppe unificatrice de huit panneaux micro perforés en tôle d’aluminium, composés aléatoirement en fonction de l’orientation et des différents espaces intérieurs, forme une peau sensible, épaisse et brise-soleil. Derrière cette façade ajourée, se développe dans toute la hauteur du bâtiment un spectaculaire atrium central couvert desservant l’ensemble de salles de cours ou laboratoires. Depuis l’intérieur des salles, l’effet de filtre de la façade procure une vision très nette de l’extérieur tout en offrant un voile de protection visuelle et solaire. De grandes fenêtres urbaines à l’échelle du bâtiment permettent, par endroit, de dévoiler sa profondeur et de découvrir un patio loggia creusé dans son épaisseur jusqu’à l’atrium central. »
Trois autres prix et deux mentions spéciales décernés
Dans la catégorie Jeune femme architecte, qui récompense une professionnelle de moins de 40 ans, le prix a été attribué à Éléonore Morand (Depeyre Morand Architectures). Marion Tribolet (TKMT Architectes) a pour sa part reçu une mention spéciale Jeune femme architecte 2021. Le prix Œuvre originale est quant à lui décerné à Sara Martin Camara pour le Théâtre de la nouvelle comédie à Genève. Une mention spéciale a également été accordée à Béatrice Mouton pour son projet de Salle d’audience des procès sécurisés au Palais de justice de Paris. Enfin, le Prix international revient cette année à Farshid Moussavi (Angleterre), de Farshid Moussavi Architecture.
Palmarès Architecture Aluminium Technal 2021 : l’Occitanie au rendez-vous
Le Palmarès Architecture Aluminium Technal 2021 a rendu son verdict le 2 décembre. Pour la première fois depuis son lancement en 2002, le concours s’est exceptionnellement déroulé sur deux ans. Parmi les 180 candidatures de cette 19e édition, le jury, présidé par Jean-Christophe Masnada (Atelier d’architecture King Kong), a récompensé douze lauréats. Huit prix et quatre mentions valorisant des réalisations exemplaires ont ainsi été décernés. Nés de la collaboration entre un architecte, un maître d’ouvrage et un professionnel des menuiseries et façades Technal, ces programmes mettent en lumière la noblesse, la durabilité et l’esthétisme de l’aluminium. Tous les lauréats participeront ainsi au concours international Technal Wata 2022 (World Architecture Technal Awards) et s’envoleront dans quelques mois pour un voyage architectural aux Émirats Arabes Unis.
L’espace jeunesse Guy Môquet, à Cabestany (66), est un équipement mixte de 1 700 m². Il regroupe un centre de loisirs, une salle de danse et de l’hébergement collectif dédié entre autres à l’accueil d’associations ou d’artistes en résidence. Reconnaissable par ses multiples facettes en béton, cette « roche stylisée » structurale et monolithique est désormais le nouveau signal de cette entrée de ville. L’agence OECO Architectes a fait le choix des menuiseries aluminium Technal pour leur finesse des masses vues qui s’effacent au profit du béton de l’enveloppe. Leur aspect aluminium naturel anodisé s’associe en effet délicatement à la teinte du béton beige et à la sous-face en bois. Des matériaux bruts, robustes et pérennes.
Le jury a notamment récompensé cette réalisation pour « le travail réalisé sur les volumes et la matière, le rapport à l’environnement et la qualité d’usage qui dépassent la stricte lecture du programme ».
La Cité à Toulouse est le fruit de la reconversion des anciennes Halles Latécoère en un lieu désormais dédié à l’innovation collaborative et durable. Cette réhabilitation de 14 000 m2, orchestrée par l’agence Taillandier Architectes Associés en collaboration avec Pierre-Yves Caillault, architecte des Monuments historiques, renoue avec l’esprit originel du lieu. Trois nefs contigües, d’une longueur totale de 120 m sur 25 m de portée, composent ces halles. Réinterprétation contemporaine des anciennes façades, la nouvelle enveloppe de l’édifice se pare de 2 400 m2 de murs-rideaux en aluminium, conjugués à des lames en aluminium, dont 2 000 m2 de brise-soleil qui contrôlent le rayonnement solaire.
Le jury a distingué d’une façon générale « l’architecture au service d’un programme innovant dans une halle chargée d’histoire dont le projet en révèle une nouvelle lecture joyeuse et vivante ».
Autre coup de cœur du jury du Palmarès Architecture Aluminium Technal 2021, cette réhabilitation d’une ancienne ferme caussenarde en Écolodge. Située sur la commune du Massegros, en Lozère, cette restauration du cabinet Richard Architecte a porté sur 1 000 m2 de bâtis centenaires. Un projet qui a su entre autres respecter la tradition locale en préservant le caractère du lieu, notamment les toits de lauze et les murs de pierres sèches. L’apport de lumière naturelle est obtenu grâce à l’intégration d’une verrière deux pentes en aluminium qui se substitue à une partie du toit. Elle se conjugue à des murs-rideaux et des baies coulissantes afin d’obtenir un ensemble ultra contemporain totalement transparent.
Le jury a notamment été sensible à un projet où « l’architecture contemporaine se love dans un territoire rural avec brio et discrétion ».
Prix Travailler
Mairie et siège de la communauté de communes de Pechbonnieu (31)
Le prix Travailler a été attribué au projet de réhabilitation et d’extension de la mairie de Pechbonnieu, au nord de Toulouse. L’enjeu de l’atelier d’architecture Benjamin Van den Bulcke Architectes Associés était d’imaginer un ouvrage traversant qui compose non seulement avec la place du village mais aussi avec le nouveau quartier développé récemment au Nord. Les menuiseries Technal jouent à ce titre un rôle majeur dans cette recherche d’ouverture traversante. À la découverte des horizons, elles cadrent en effet des points de vue spécifiques : la place, les coteaux, les jardins, le nouveau quartier au Nord ou encore le clocher de l’église classé.
Le jury a entre autres valorisé ici « un geste architectural fort qui instaure un dialogue entre le patrimoine existant et le bâtiment neuf. L’organisation spatiale du projet qui libère la parcelle pour offrir une relation très qualitative aux espaces extérieurs. »
Découvrez également ICI les lauréats des autres catégories du Palmarès Architecture Aluminium Technal 2021.
Prix Architecture Occitanie 2021 : découvrez les lauréats
Le Prix Architecture Occitanie 2021 a été décerné le 25 novembre à l’occasion des Rendez-vous de l’architecture d’Hiver à Toulouse. Pour cette 11e édition, une centaine de candidats avaient répondu à l’appel. Parmi eux, le jury a choisi de distinguer quatre projets marqués par leur caractère modeste mais révélant « quatre attitudes, quatre manières de produire des architectures censées, porteuses de sens durable ». L’occasion une nouvelle fois de promouvoir et de récompenser la création architecturale contemporaine de qualité et la diversité des projets construits en région Occitanie. L’objectif de ce prix, organisé tous les deux ans par la Maison de l’Architecture Occitanie-Pyrénées avec la Maison de l’Architecture Occitanie-Méditerranée et le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes.
Les quatre lauréats au palmarès du Prix Architecture Occitanie 2021
Le projet Super-Cayrou, par Encore Heureux Architectes, est une œuvre d’art refuge en pierres sèches érigée dans le parc naturel régional des Causses du Quercy. Il fait référence au nom occitan de ces tas de cailloux qui égrènent le paysage. Malgré́ la petite dimension de la réalisation, Super-Cayrou est une réinterprétation contemporaine de l’architecture vernaculaire. Mi-tente, mi-refuge, le projet synthétise en effet de nombreuses vertus architecturales. La mise en œuvre de matériaux bruts et locaux sublimés par les savoir-faire artisanaux, l’architecture durable respectueuse de l’environnement ou encore l’architecture réversible et transformable. Super-Cayrou fait ainsi appel à la sensibilité́ de chacun et représente une autre facette de l’architecture contemporaine, humble et intègre.
Au palmarès également, la maison M26, par l’agence Bast, est un projet de réhabilitation et d’extension de deux anciennes maisons de faubourg à Toulouse pour former une habitation familiale. Le projet met en exergue l’échelle domestique et les moyens mis en œuvre pour les mettre en relation. La maison en mâchefer a ainsi été évidée pour recevoir le volume de jour. La maison en briques est quant à elle dédiée aux pièces de nuit. Les deux maisons sont désormais reliées par une extension vitrée sur le jardin. Une réalisation atypique qui met en avant le travail des matériaux et la transparence.
Un autre projet toulousain est lauréat du Prix Architecture Occitanie 2021. Il s’agit ici de la rénovation d’une maison individuelle réalisée en deux temps… Et par deux agences d’architecture : FMAU en 2016 et Trames en 2020. La maison Taquin est à ce titre un défi économique et programmatique qui remet avant tout en question la notion d’auteur en architecture. Un travail d’orfèvrerie, témoin d’une époque, qui a permis de déplacer et d’ajuster chaque pièce de la maison en fonction de l’évolution des besoins de ses occupants.
Centre d’activités d’Asprières – CoCo Architecture et Hugues Tournier architecte
Enfin, quatrième lauréat de ce palmarès 2021, le Centre d’activités d’Asprières, dans l’Aveyron, réalisé par CoCo Architecture et Hugues Tournier architecte. Un programme exemplaire de mixité sociale, générationnelle et institutionnelle réunissant un bureau de poste, une bibliothèque, un espace de coworking, un pôle médical, une cantine et un pôle petite enfance. La conception sous forme de deux halles ouvertes en transparence offre une liberté́ d’aménagement pour les différentes activités et dégage un espace central. Accompagnée d’aménagements extérieurs créant des circulations douces, elle anticipe également le futur, en permettant aux différents lieux de communiquer et aux acteurs qui les animent de travailler ensemble. L’architecture ainsi conçue permet d’envisager tous les possibles, y compris ses propres corrections à l’usage.
Une exposition à partir du 6 décembre pour le Prix du public
Le Prix Architecture Occitanie 2021 n’est pas pour autant terminé… Vous avez en effet jusqu’au 28 février 2022 pour voter en ligne pour votre projet préféré. Une exposition organisée à la Maison de l’Architecture Occitanie-Pyrénées à partir du 6 décembre présentera par ailleurs l’ensemble des projets en lice pour le Prix du public. L’annonce du lauréat aura lieu en clôture de l’exposition.
L’Équerre d’argent 2021 consacre la jeune génération
Le jury des prix d’architecture du Moniteur et d’AMC, réuni à Paris le 22 novembre, a décerné l’Équerre d’argent 2021 à l’école du village de Neuvecelle, en Haute-Savoie. Sous la présidence de Christian de Portzamparc, il récompense du même coup le talent de la jeune génération : l’Atelier PNG Architecture, associé à l’Atelier Julien Boidot et Emilien Robin architecte, avec les paysagistes de l’Atelier des Cairns.
Le projet de cette cité éducative en face du lac Léman a ainsi été salué pour son « intelligence » et son intégration « subtile et pertinente dans le paysage urbain ». Comprenant une école maternelle et primaire, un restaurant, une bibliothèque et un gymnase, « il fait éclater le programme en plusieurs bâtiments pour se fondre avec les petites unités de logements autour, tout en formant un élément central dans le village. L’ensemble est intelligent, modeste, joyeux et partagé. Ce sont les valeurs de l’urbanisme d’aujourd’hui que de savoir réussir les lieux du commun ».
Suite du palmarès de l’Équerre d’argent 2021
Cinq autres lauréats ont également été proclamés lors de la cérémonie de remise des prix de cette 39e édition de l’Équerre d’argent. Sachant que chaque prix récompense à part égale, l’architecte (sans critère de nationalité) et le maître d’ouvrage de la meilleure réalisation de l’année.
Prix catégorie Habitat : 14 logements locatifs (Paris XIIe)
Paysage : un prix pour la restauration du parc du château de Buzet
Le projet de restauration du parc du château de Buzet est lauréat du Prix du patrimoine paysager et écologique 2021. Décerné pour la seconde fois par la Fondation Etrillard, ce prix récompense cette année une initiative dont la volonté est d’opérer une réelle transition agroécologique. Autrement dit, un projet respectueux de l’environnement qui place la biodiversité au cœur de ses préoccupations.
Situé sur la commune de Buzet-sur-Baïse, dans le Lot-et-Garonne, le domaine de Buzet est inscrit aux monuments historiques depuis 1989. Longtemps à l’abandon, il est racheté fin 2018 par la coopérative Les Vignerons de Buzet. Avec l’association Château et fabriques de Buzet, gestionnaire du site, leur intention est de valoriser ce patrimoine auprès du public.Pour y parvenir, plusieursprojetsculturels, pédagogiques et scientifiques liés à l’agroécologie viticole sont au programme.
La valorisation d’un patrimoine bâti mais aussi vivant
Car au-delà d’un patrimoine bâti – les origines du château de Buzet remontent au Xe siècle –, il s’agit également de protéger un patrimoine vivant. Un parc arboré de onze hectares, ponctué de fabriques architecturales, à la biodiversité foisonnante. On y recense en effet de nombreuses et remarquables espèces végétales. Notamment, des cèdres du Liban, des ormes, des chênes verts et des hêtres pourpres. Le parc du château de Buzet est par ailleurs labellisé Refuge LPO. Il s’engage ainsi à mettre en œuvre les conditions nécessaires pour préserver et accueillir la faune et la flore sauvages.
30 000 euros de dotation pour soutenir la restauration du parc
La dotation de 30 000 euros apportée par la Fondation Etrillard va permettre une mise en œuvre rapide des premiers travaux. Ils concernent neuf espaces du parc avec la volonté de retrouver la lumière, d’ouvrir les différents milieux, de rouvrir des sentiers et des allées…. L’ancien potager poursuivra par ailleurs sa mutation en potager agroécologique. Autre objectif : sécuriser le parc pour offrir un accès au public et favoriser la médiation rapide du site grâce à l’organisation d’animations pédagogiques, d’ateliers dédiés à l’agroforesterie, d’expérimentations scientifiques…
La Fondation Etrillard poursuit quant à elle sa mission en soutenant des projets novateurs désireux de donner un nouvel élan à la transition écologique. Sur le même sujet, découvrez le projet de réhabilitation des espaces paysagers del’abbaye de Bonnecombe, à Comps-la-Grand-Ville, dans l’Aveyron. Lauréat 2020 du Prix du patrimoine paysager et écologique.