L’architecte et anthropologue marocaine Salima Naji a remporté le Prix international 2025 des femmes architectes, décerné par l’ARVHA (Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat) dans le cadre de la 13ᵉ édition du Prix des femmes architectes. Cette distinction internationale valorise des parcours engagés et innovants, tout en affirmant la nécessité d’une plus grande parité dans le champ de l’architecture.

Le jury a salué une œuvre profondément ancrée dans les territoires, où l’architecture devient un outil de transmission, de réparation et de dialogue avec l’histoire. Salima Naji développe depuis plus de vingt ans une pratique attentive aux contextes culturels, aux savoir-faire vernaculaires et aux enjeux sociaux et environnementaux contemporains.
Parmi les projets mis en avant figure la régénération de la citadelle d’Agadir Oufella, site patrimonial majeur marqué par le séisme de 1960. Menée entre 2017 et 2022, cette intervention privilégie une écriture architecturale sobre, respectueuse du paysage et de la mémoire du lieu, tout en mobilisant des matériaux locaux et des techniques parasismiques traditionnelles. Le projet illustre une approche durable fondée sur l’économie des ressources, la valorisation des artisans et la transmission des savoirs.
D’autres réalisations emblématiques, telles que la Maison des femmes et la maternité de Tissint ou la réhabilitation de la Villa Carl Ficke Dar Sania, confirment une démarche où modernité, patrimoine et impact social se conjuguent avec cohérence.
À travers ce prix, c’est une vision humaniste et universelle de l’architecture qui est consacrée, en résonance avec les enjeux actuels de la fabrique des territoires.
Source : L’Observateur – ARVHA (Association pour la Recherche sur la Ville et l’Habitat)