Le viaduc du Viaur sera-t-il le prochain ouvrage d’Occitanie inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ? C’est en tout cas l’objectif que se sont fixé les Communautés de communes Carmausin-Ségala et Pays Ségali, dans l’Aveyron, en proposant leur candidature au classement des ponts métalliques à grande arche construits à la fin du XIXesiècle. Ce projet de classement au patrimoine mondial de l’Unesco est commun à cinq autres ponts métalliques européens. En France également, le viaduc de Garabit, dans le Cantal. En Allemagne, le viaduc de Müngsten, à Soligen. En Italie, le viaduc San Michele, à Paderno d’Adda. Et au Portugal, les viaducs Maria Pia et Dom Luis, respectivement à Porto et à Vila Nova de Gaia.
Une prouesse architecturale signée Paul Bodin
Dentelle de fer accrochée à 116 mètres de hauteur, le viaduc du Viaur est un ouvrage d’art ferroviaire qui relie le Tarn et l’Aveyron. Il enjambe la profonde vallée du Viaur entre Albi et Rodez depuis 1902, date de la fin de sa construction. Conçu par l’Albigeois Paul Bodin, ingénieur de la société des Batignolles, son architecture est de fait unique.
Sa structure dite à arcs équilibrés est en effet à l’époque une technique révolutionnaire. Elle consiste à ériger des arches qui se rejoignent au centre, articulées par une clé. Cette technique permet ainsi la libre déformation de l’arc central sous l’influence des charges supportées lors des passages de trains, des variations de températures et du vent. Long de 460 m, avec un arc central de 220 m d’envergure, la construction du viaduc du Viaur a nécessité́ 3 800 tonnes d’acier, un million de rivets forgés sur place et posés à la main, et 4 000 m3 de maçonnerie. Les travaux ont duré sept ans.
Classé monument historique depuis décembre 2021
Remarquable par son audace technologique et son esthétisme, le viaduc du Viaur, inscrit au titre des monuments historiques depuis 1984, a été officiellement classé en décembre 2021. Ce géant d’acier avait fait l’objet d’une rénovation et d’une remise en peinture de 2014 à 2017. Il faudra encore beaucoup d’énergie et certainement plusieurs années de patience pour espérer le voir un jour inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
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