Le prolongement aérien de la ligne B du métro à Labège prend son envol

La future station du parc technologique du Canal. ©Tisséo Collectivités.

Les travaux du métro à Toulouse et dans sa périphérie ne cessent d’entretenir l’actualité. Après le déplacement historique le 31 août du Monument aux morts pour la construction de la station François-Verdier de la future ligne C (NDLR : voir film sur le site de Kansei TV), un autre chantier d’envergure interpelle actuellement : le prolongement aérien de la ligne B à Labège.

Qui n’a pas lever les yeux au ciel en voyant les piles du viaduc aérien trôner devant le centre commercial Carrefour, sur le parking en partie privé de places de stationnement. Les rames du métro ne devant fonctionner que d’ici quatre printemps avec une mise en service programmée pour septembre 2027. Concernant la partie souterraine, le tunnelier débutera, lui, son ouvrage en 2024.

Photo 3D de la future station de métro ‘Parc du Canal » (avenue de l’Europe) ©Beview / Tisséo Collectivités

LE PROLONGEMENT DE LA LIGNE B AURA FAIT COULER BEAUCOUP D’ENCRE

Ah le prolongement de la ligne B à Labège ! Il a fait couler beaucoup d’encre et animé de nombreux débats entre les acteurs institutionnels, le Sicoval et la communauté d’agglomération. Et ouf, il y aura bien un métro tant attendu à Labège. Mieux même deux ! Une ligne B prolongée de 2,7 km (500 mètres sous terre et 2,2 km aérien pour desservir le Parc du canal à Ramonville) pour rallier la station Labège-Madron. Et puis la ligne C destination Labège La Cadène en fonction en 2028.

Les premières piles du viaduc aérien devant le centre commercial Carrefour, sur le parking en partie privé de places de stationnement. ©Kansei TV.

58 PILES POUR CE VIADUC

Un chantier d’envergure précisions nous. Pour preuve, 58 piles seront posées pour héberger cet immense viaduc. Dix existent actuellement, sept seront positionnées dans le lac de l’Institut Polytechnique où sont creusées des fondations. Les piles feront 7 mètres de hauteur, plaçant ainsi les rames à une hauteur de 10 mètres. Il est ensuite prévu en novembre de positionner la poutre de lancement, et ce, grâce à un engin de chantier particulier de 120 mètres de long.  Ce monstre mécanique assemblera chaque élément.

La suite des travaux avec le tunnelier pour la connexion ligne B animera le chantier en janvier-février 2024. Le métro devant passer sous le canal du Midi et l’avenue Latécoère pour ensuite devenir aérien destination parc technologique du canal. Deux tunnels de 300 mètres doivent voir le jour. Cinq tunneliers prendront ensuite le relais pour la création de la ligne C.

Le prolongement de la ligne B devrait attirer 20.000 voyageurs par jour. ©Kansei TV.

AUGMENTATION DU COÛT

Comme pour la ligne C, avec l’augmentation des matières premières, dont la note est passée à 3,1 milliards d’euros, la connexion ligne B a aussi subi une hausse., à savoir plus 23 millions d’euros pour une addition totale de 249,3 millions d’euros.

Confié à Demathieu Bard qui gère le groupement des entreprises concernées, le prolongement de la ligne B est financé par quatre acteurs : 143,8 millions pour Tisséo Collectivités, 65 millions par la Conseil départemental, 20 millions par le Conseil régional et 20,5 millions par l’Etat. Sur ce tracé à double voie entre Ramonville et Parc du canal, et voie simple pour le reste, Tisséo estime la fréquentation à 20.000 voyageurs par jour.

3e ligne de métro : le plus grand chantier de l’histoire de Toulouse est sur les rails

Pharaonique. Le plus grand chantier de l’histoire de Toulouse. La construction 3e ligne du métro, baptisée ligne C, 27 km, l’addition de la ligne A et de la ligne B, a été lancée. Pour enregistrer ces premiers usagers fin 2028.

Le 15 décembre dernier, au Sept-Deniers proche de l’antre du Stade Toulousain, Jean-Luc Moudenc et tous les élus partenaires ont lancé la construction de cette ligne la plus grande de France hors Grand Paris Express.

LA PLUS LONGUE LIGNE DE FRANCE APRES LE GRAND PARIS EXPRESS

En effet, le 15 décembre dernier, après deux ans de travaux préparatoires, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et Président de la Métropole, Etienne Guyot le préfet de Région, Thierry Cotelle, conseiller régional, Martine Croquette, vice-présidente du conseil départemental, et Jean-Michel Lattes, président de Tisséo ingénierie et adjoint au maire, à savoir les financeurs de ce projet d’envergure de 3,44 milliards d’euros, au lieu des 2,67 milliards initiaux en raison de la flambée des prix des matières premières, ont activé une foreuse aux Sept-Deniers destinée à creuser un puit d’évacuation de 30 mètres de profondeur. L’un des dix-huit puits positionnés sur cette ligne, à 80% souterraine, allant de Colomiers à Labège avec 21 stations.

La ligne de métro la plus longue de France après le Grand Paris Express doit ainsi être mise en service fin 2028.  « Tout le financement sera détaillé en janvier, mais sachez qu’il n’y aura aucun impact sur les impôts locaux », précise Jean-Michel Lattes.

La foreuse est activée. Elle doit à creuser un puit d’évacuation de 30 mètres de profondeur. L’un des dix-huit puits positionnés sur cette ligne, à 80% souterraine, allant de Colomiers à Labège avec 21 stations.

3,44 MILLIARDS DE COÛT, SOIT 410 MILLIONS DE SURCOÛT

Le lancement de ce projet appelé à desservir les grands pôles d’emploi du territoire, soit environ 200.000 emplois, près de l’antre du Stade Toulousain, a toute sa valeur symbolique. « Les supporters des Rouge et Noir sortiront du métro pour entrer aux Sept-Deniers. Les Toulousains ne cessent de nous dire qu’ils leur tardent cette troisième ligne. Un tiers des Toulousains et métropolitains utilisent les transports aujourd’hui. Avec la ligne C qui sera connectée à 5 gares, nous passerons à deux tiers », ajoutait le président de Tisséo Ingénierie.

Et Jean-Luc Moudenc de surenchérir : « Il était impensable de différer ce projet en raison du dérèglement climatique et des besoins de transports. Cela fait neuf ans que je souhaite cette ligne, aujourd’hui, je suis heureux. Tisséo Collectivités vient d’attribuer plus d’un milliard d’euros de marché Nous allons avoir un nombre record de connexions, et peut-être demain avec le RER. Cette 3e ligne est l’affirmation de notre vision globale au service de la mobilité. »

Avant le premier départ fin 2028 après 6 mois de marche à blanc pour tout tester, 40 chantiers vont être orchestrés dans la métropole. Du nord-ouest et sud-est de la ville.

« JAMAIS D’OBSTACLE A CE SCHEMA »

Portée sur les fonts baptismaux en décembre 2013 lors de la campagne municipale, la ligne C a connu quelques contrecoups. « Mais jamais d’obstacle à ce schéma » souligne Jean-Michel Lattes. Certes, mais toutefois un report de deux ans de sa mise sur les rails en 2028 à cause du Covid. « Avec le lancement d’un projet d’une telle ampleur, ce ne sont que des ondes positives que nous envoyons à nos concitoyens. Le paysage administratif n’a pas été simple mais nous avons ensemble, tous les partenaires, toujours avancé. La dimension Hub de ce réseau de transports améliorera indéniablement la vie quotidienne des gens. »

« Tout le financement sera détaillé en janvier, mais sachez qu’il n’y aura aucun impact sur les impôts locaux avec le surcoût de 410 millions d’euros », précise Jean-Michel Lattes.

40 CHANTIERS REPARTIS EN DEUX TRANCHES

Reste qu’avant le premier départ fin 2028 après 6 mois de marche à blanc pour tout tester, 40 chantiers vont être orchestrés dans la métropole. Du nord-ouest et sud-est de la ville.

Le pic de l’ouvrage se déroulera de 2023 à 2026. L’étape majeure étant l’arrivée fin 2023 du premier des 5 tunneliers appelés à percer de Colomiers gare, au boulevard de Suisse, à La Vache, à Raynal et à Montaudran. Les tunneliers seront mis en marche de concert. Les 17 stations souterraines seront positionnées à une profondeur oscillant entre 25 et 30 mètres. 18 puits de secours et d’aération doivent être placés entre ces stations souterraines. Quant aux travaux du système automatique, ils seront activés en 2024.

Entre 2026 et fin 2028, si aucune péripétie n’incombe, le tunnel (10 m de diamètre contre 7,5 m pour les lignes A et B) et les stations étant achevés et les emprises de chantier libérées, débuteront alors les aménagements des 21 stations, de leurs périmètres et de leurs parkings. Dès le début de 2008, tous les premiers essais seront effectués avec l’espoir de voir les premiers passagers emprunter cette ligne monumentale fin 2028.

Réalisé par : La Collab