Toulouse : la toute nouvelle avenue de Lyon doit sortir de terre fin 2026 début 2027

Une vision avant et après de l’avenue de Lyon.
©Toulouse Métropole / galerie blanche

Figurant parmi les grands projets urbains, la métamorphose de l’avenue de Lyon à Toulouse, entrera dès le troisième trimestre 2024 dans une phase très active dans le cadre de la première phase du projet Grand Matabiau quais d’Oc.

Après avoir présenté le vaste projet immobilier co-conçu par quatre agences d’architecture et deux de paysage coordonnées par le cabinet Hardel Le Bihan, la Ville de Toulouse et la Métropole garantissent que ce lieu, fort de son histoire maraîchère, tissera un lien fort entre le centre-ville, le canal et le faubourg, tout en respectant son identité et son âme. L’îlot de l’avenue de Lyon, tant les façades que les volumes, se rapportera aux socles patrimoniaux l’entourant : l’architecture toulousaine, l’esprit du faubourg et les bords du Canal du Midi.

RECREER UN QUARTIER EN LE MAINTENANT POPULAIRE

Lestée de ses anciens bâtiments depuis 2020, l’avenue de Lyon donnera ainsi naissance à un tout nouveau quartier. « Nous ne voulons pas créer un quartier extraordinaire, mais de le récréer en maintenant son côté populaire » exprime Annette Laigneau, vice-présidente de Toulouse Métropole en charge de l’urbanisme.

210 LOGEMENTS AVEC 40% DE SOCIAUX

Ce projet immobilier d’une surface plancher de 19000 m2 présenté par le groupement Bouygues Immobilier-Vinci Immobilier, va voir éclore 210 logements, avec un quota de 40% de sociaux. « 35% de logements locatifs sociaux sont imposés à Toulouse. Ces 5% supplémentaires compensent le fait que l’on ne peut pas en mettre dans la Tour Occitanie », explique Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et Président de la Métropole.

L’architecte Cyril Le Bihan indique que ce projet a pour volonté d’offrir une « haute qualité d’habiter ». Ainsi, il détaille les grands points : « Tous les logements seront traversants ou bi-orientés. La hauteur sous-plafond sera portée à 2,70 mètres pour pouvoir équiper les habitations de brasseur d’air et les surfaces habitables seront augmentées. Elles seront supérieures de 10% à la moyenne et tous les logements auront des espaces extérieurs privatifs de 6 à 50 m2. Les immeubles seront à taille humaine. Un palier ne desservira que deux à cinq logements et un bâtiment ne comportera pas plus de 25 logements. »

Cet îlot d’habitation à taille humaine avenue de Lyon ne dépassera pas les 35 mètres, soit 10 à 11 étages. Les bâtiments proches du Canal du Midi seront bien plus petits, avec au maximum 4 étages. « Les hauteurs répondent aux prescriptions de l’enquête publique. Nous évitons ainsi un effet couloir et de l’uniformité », précise Jean-Luc Moudenc, qui apprécie aussi que dans la végétalisation voulue par les pouvoirs, la majorité des toits seront végétalisés ou aménagés en toitures terrasses et partagés entre les habitants. Ainsi, une vue unique sur la Ville rose et le Canal sera offerte aux habitants.

Dans un grand respect environnemental, l’équipe Hardel Le Bihan et tous les acteurs permettent de compenser la construction neuve par un projet à faible impact carbone en brique, brique de réemploi, bois en structure et béton bas carbone.

Cet îlot d’habitation à taille humaine avenue de Lyon ne dépassera pas les 35 mètres, soit 10 à 11 étages. Les bâtiments proches du Canal du Midi seront bien plus petits, avec au maximum 4 étages.

© Virginlemon

PLUS DE 5000 M2 de COMMERCES ET DE SERVICES

Outre les logements, ce grand projet de l’avenue de Lyon comprend 5800 m2 d’activités, de commerces et de services, en faisant ainsi un quartier équilibré. Il est donc prévu un hôtel de 3500m2 avec environ 100 chambres, un « Pôle d’Innovation Sociale » à destination des personnes en situation d’exclusion, un restaurant solidaire de 300m2 et une résidence intergénérationnelle de 40 chambres.

Vert, ce nouveau quartier le sera avec plus de 200 arbres plantés. « La nature va retrouver sa place. Ce quartier a été avant totalement artificialisé », se félicite Jean-Luc Moudenc. Une artère qui fera aussi une belle place aux piétons et aux cyclistes, avec des trottoirs végétalisés, un mobilier urbain renouvelé, une nouvelle place, un nouveau parvis d’accès à la gare Matabiau et une nouvelle piste cyclable. Une toute nouvelle avenue de Lyon qui séduit déjà…

Programme : 210 logements, résidence intergénérationnelle (42 lgts), Hôtel de 100 chambres, pôle d’innovation sociale de Toulouse Métropole, commerces, activités ESS et ateliers.

Maîtrise d’ouvrage : Bouygues Immobilier, Vinci Immobilier.

AMO : L’Effet Urbain.

Équipe : Hardel Le Bihan (architecte et coordinateur), 2PMA, Atelier Rita, Cros Leclerc, Atelier APA (architectes associés), Atelier du Sillon et Topager (paysage), Lab Ingénierie (environnement), Mobius (réemploi).

Surfaces : 19 500 m² (logements et résidence intergénérationnelle 13 200 m², hôtel 4 000 m², commerces-activités ESS- ateliers 1 150 m², pôle d’innovation sociale 1 150 m²)

Calendrier : Livraison fin 2026, début 2027.

Matériaux : Bois et béton bas carbone (structure), briques de réemploi, béton agrégats de briques concassées, enduit (façades).

Certifications : RE 2020 seuil 2025 et 2028, Label BiodiverCity niveau argent, Label Biosourcé niveau 3, Bâtiment Durable Occitanie niveau or, NF habitat HQE niveau excellent.

Toulouse : de l’Institut Claudius Regaud à la Cour du Dôme, la mutation d’un lieu historique

Pierre-Louis Taillandier, architecte, Bertrand Serp, Président Toulouse Métropole Habitat, Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole, Annette Laigneau, adjointe à l’Urbanisme et Jacques Rubio, directeur régional Kaufman & Broad lors de l’inauguration officielle de la résidence de la Cour du Dôme.

Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse Métropole, rappelait une anecdote, lors de l’inauguration de la résidence de la Cour du Dôme mardi 12 décembre, quartier Saint-Cyprien, où l’Institut Claudius Regaud, site de soins et de recherches sur le cancer, s’est métamorphosé en une ensemble de 226 appartements, avec sur le site un hôtel Adagio 4 étoiles et 1000m2 de commerces et services: « J’ai ce souvenir qu’un matin très tôt, vers 7 heures, l’ICR et le CHU nous ont conviés avec Annette Laigneau, adjointe à l’urbanisme, pour nous présenter les maquettes des projets de la reconversion de ce site qu’ils avaient décidé de vendre. Nous avions apprécié celui de Taillandier Architectes. Nous l’avons soutenu tout au long et nous apprécions aujourd’hui la détermination de Kaufman & Broad qui a tenu ce pari fou malgré tous les aléas : le Covid, la guerre en Ukraine, le coût, les pénuries et les retards de livraisons des matériaux. Bravo à toutes les équipes qui se sont succédées sur ce chantier, pour cette opération emblématique près d’un site patrimonial toulousain ici à la Grave

« UN EXEMPLE DE RENOUVELLEMENT URBAIN »

Le départ de cette mutation urbanistique se situe en 2015 quand l’appel d’offre est lancé. Le permis de construire est déposé par Kaufman & Broad en 2019 pour un coût estimé à 34 millions d’euros. « Nous avons décidé de tout raser et de tout reconstruire. C’est un exemple de gros renouvellement urbain avec de la mixité qui redonne vie au quartier, en recréant aussi un îlot de fraîcheur avec 50 arbres plantés et une venelle qui aère le lieu. L’emprise au sol est de 30% de moins qu’avec l’ICR qui a depuis déménagé à l’Oncopole. Avec le parvis, nous allons aussi nous ouvrir sur le jardin Raymond VI » expliquait Pierre-Louis Taillandier, architecture figure dans la région et au-delà, fier qu’ici le dialogue s’engage vraiment entre architecture contemporaine et patrimoniale.

« CE PROGRAMME ENVOIE UN MESSAGE RECONFORTANT A NOTRE SOCIETE »

A quelques mètres du Dôme figure donc cette résidence respectueuse de la mixité sociale. 226 appartements du T2 au T6 avec 50% de logements à prix maîtrisés, entre 3000 et 3200 euros le m2, attribués à Toulouse Métropole Habitat, Promologis et Action Logement. Les appartements à prix libres oscillant entre 7000 et 10000 euros le m2. Des appartements pour certains dotés de vastes terrasses en aIque offrant des vues dégagées sur le jardin Raymond VI ou le Dôme de la Grave. Jean-Luc Moudenc soulignait justement que « ce programme envoie un message réconfortant à notre société qui montre que dans une grande ville comme Toulouse, on peut construire intelligemment de la qualité sans exclure, sans que la qualité ne soit réservée qu’à certains ».

LIVRAISON FINALE ET TOTALE AU PREMIER TRIMESTRE 2024

Jacques Rubio, le directeur régional de Kaufman & Broad, se félicitait d’un tel aboutissement qui connaîtra son final au premier trimestre 2024, même si depuis novembre 2023 des habitants y résident : « Nous sommes fiers d’inaugurer aujourd’hui la résidence Cour du Dôme à Toulouse, un lieu qui illustre parfaitement notre vocation : contribuer à rendre la ville plus vertueuse, plus naturelle et plus inclusive tout en respectant son histoire et son patrimoine. »

En effet, cette résidence de la Cour du Dôme, inspirée de l’œuvre de Fernand Pouillon, architecte et urbaniste lot-et-garonnais, grand bâtisseur des années de reconstruction après la Seconde guerre mondiale, génère une communion entre une écriture contemporaine et un site historique emblématique et architectural, pour encore mieux les révéler l’un et l’autre. Cet ensemble immobilier de 21 mètres de hauteur (contre 27 mètres avec l’ICR) exprime une belle délicatesse grâce au travail fin des corniches et des dessins en façade. Dans le pur respect des bâtiments proches et soucieuse de sublimer le patrimoine, la Cour du Dôme se pare de briques, de tuiles traditionnelles et de pierre de Caylus. « Nous avons aussi réinterprété la cour toulousaine en son cœur Monsieur le Maire », souriait Pierre-Louis Taillandier.

Passerelle Rapas : le point culminant de Toulouse au-dessus de la Garonne livré au printemps 2024

La passerelle Rapas au-dessus de la Garonne, ralliant le quartier du Fer-à-Cheval au futur poumon vert de l’île du Ramier, sera avec son pylône à 70 mètres le point culminant de Toulouse. Crédit Kansei TV.

Après un an de travaux, la passerelle Rapas sur la Garonne avance à grands pas. Le point culminant de Toulouse, 70 mètres de hauteur pour le pylône, qui ralliera, sur 166 mètres de long et de 5 mètres de largeur sécurisé, le quartier du Fer-à-Cheval au futur poumon vert de l’île du Ramier. Un couloir d’un coût de 11 millions d’euros, réservé aux piétons,, aux cyclistes et aux personnes à mobilité réduite, qui doit ouvrir au printemps 2024.

AUCUNE NUISANCE POUR LA GARONNE

Ce chantier d’envergure rive gauche s’inscrit dans le cadre du Grand Parc Garonne mené par Toulouse Métropole, tout comme la future passerelle d’Empalot en rive droite. Un chantier mené en conception et réalisation respectivement par les groupes GTM (Vinci) et Eiffage. L’intégration de ces passerelles au site paysager et à leur environnement, ainsi que le respect du patrimoine arboré, arbitrent la réalisation de ces deux grands ouvrages à haubans traversant la Garonne. Justement, aucun appui dans le fleuve permet de ne pas endommager son corridor écologique et sa biodiversité. Ce concept assure aussi une grande fiabilité en cas d’inondations.

Grâce à une grue de 160 tonnes, la construction du pylône a pu être achevée, dont la tête de 64 tonnes a traversé la France en 10 jours. ©Kansei TV.

LA PASSERELLE EMPALOT INAUGUREE COURANT JANVIER

Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, confiait, lors de la visite de chantier le 13 octobre que « L’autre passerelle en construction à Empalot sera inaugurée courant janvier 2024. Il y en aura deux autres à Croix-de-Pierre et Saint-Michel après 2026 ». Ce projet architectural sobre et élégant mérite la mention de prouesse technique.

 En effet, tout le poids de la passerelle Rapas repose sur cet unique pylône côté île du Ramier. Sur l’avenue de Muret, la digue de la Garonne ne pouvait pas digérer une partie des 192 tonnes du tablier. Le chef de projet chez Ingerop, Sébastien Garcia détaille l’originalité de ce chantier : « Entre les deux rives de la Garonne, il y a une réelle dissymétrie. Il nous a fallu compenser en arrimant la passerelle avec 20 pieux d’un mètre de large chacun. Des pieux plantés à 17 mètres de profondeur dans le sol accrochés à une dalle de béton de 2 mètres d’épaisseur enfouie à 3 mètres de profondeur ».

UNE GRUE DE 160 TONNES POUR FIXER LES MORCEAUX DE TABLIER

Pour ces travaux exceptionnels, des compagnons ont été appelés. Grâce à une grue de 160 tonnes, la construction du pylône a pu être achevée, dont la tête de 64 tonnes a traversé la France en 10 jours lors d’un convoi monstrueux pour rallier la Ville rose. La grue va dorénavant poser chaque morceau du tablier un à un. Les câbles définitifs remplaçant ensuite les temporaires.

Les architectes ont voulu un pylône en V pour avoir une vue dégagée sur la Garonne. ©Kansei TV.

UN PYLONE EN V POUR UNE VUE DEGAGEE SUR LA GARONNE

Autre ingéniosité : la forme du pylône en V. Guillaume Pujol de PPA architecture, Alice Barrois et Antoine Depretz de Grimshaw architectes, en expliquent la raison : « Notre volonté était que les piétons, les cyclistes et les personnes à mobilité réduite, arrivant vers la passerelle, aient une vue totalement dégagée sur la Garonne. D’où ce pylône en V ». Ainsi, la passerelle desservira côté île du Ramier une voie en pente douce en colimaçon sur les futurs espaces verts.

Au final, cette passerelle Rapas, comme la passerelle Empalot, illustreront une transformation urbaine radicalement responsable.

CALENDRIER

2024 : ouverture au public des passerelles Rapas et Empalot.
2025 : ouverture au public des principaux espaces publics au nord de l’île du Ramier.
2026 et au-delà : poursuite des travaux d’aménagement sur l’ensemble de l’île et notamment réalisation des passerelles Croix-de-Pierre et Saint-Michel.

Réalisé par : La Collab