Toulouse : la gare Matabiau a pris le train de la rénovation

La rénovation de la gare Matabiau aura coûté 42 M d’euros. ©Kansei TV

Avec le coup d’envoi de la Coupe du Monde de rugby en France, dont la SNCF est partenaire dans la mêlée, la gare Matabiau de Toulouse a pris le train de la rénovation dans le respect des codes de l’architecture de fin XIXe siècle.

D’un coût global de 42 M€, la transformation de Matabiau a été financée pour moitié par la SNCF puis par l’Europe, l’Etat et la Région Occitanie. Une rénovation qui entre dans le plan du projet d’aménagement de Grand Matabiau, Quais d’Oc.

Le tunnel du hall 1 des arrivées a vu sa largeur passer de 4,5 à 9 mètres.

UN VRAI NEW DEAL DES TRANSPORTS

Inaugurée le 5 septembre après trois ans de travaux, ce bâtiment totémique et emblématique de la Ville rose illustre les grands projets de déplacements avec les travaux en cours pour la troisième ligne C de métro à Toulouse et le coup d’envoi d’ici décembre de la construction de la LGV Bordeaux – Toulouse attendue pour 2032… Sans occulter les études des « services express régionaux métropolitains » (SERM), l’équivalent des RER en Ile-de-France voulu par le président de la République. Un vrai new deal des transports afin que l’Occitanie comble ses retards dans l’hexagone.

Le hall 2 a vécu un incroyable lifting avec ses trois poteaux positionnés genre Tour Eiffel et ses poutres métalliques d’époque. ©Kansei TV.

DE 50.000 à 150.000 VOYAGEURS PAR JOUR

Au cœur d’un quartier appelé à vivre bientôt une nouvelle vie, la gare Matabiau vit aujourd’hui une grande métamorphose, dans la veine des gares de Paris. Une gare plus grande, d’accès plus facile pour les voyageurs chargés et les handicapés, une gare avec des services multipliés et notamment de nouveaux commerces. 164 places avec des prises électriques sont notamment offertes aux voyageurs.

En effet, depuis sa construction originelle confiée à l’architecte Marius Toudoire inaugurée en 1856, la gare de la Compagnie des chemins de fer du Midi, classée monument historique en 1984, n’avait pas subi autant de transformations. Une rénovation pilotée par la filiale de la SNCF, Gares et Connexions, qui doit aboutir à un trafic passant de 50.000 voyageurs par jour aujourd’hui à un taux de 150.000 personnes/jour en 2032.

Entre les deux halls, des commerces ont vu le jour. ©Kansei TV.

15 COMMERCES SUR LE SITE

Tant le hall 1 des arrivées que le hall 2 des départs ont été transformés. Le hall 2 a vécu un incroyable lifting avec ses trois poteaux positionnés genre Tour Eiffel et ses poutres métalliques d’époque. Les voyageurs ont aussi à disposition de grands panneaux numériques pour l’affichage des départs et arrivées et une horloge murale.

Concernant le hall 1, son passage souterrain nord conduisant aux 15 quais a vu sa largeur doublée, allant de 4,5 à 9 mètres. Cinq ascenseurs et des escaliers mécaniques permettent ainsi de s’y rendre.

Entre les deux halls, là où existaient avant les guichets, un couloir de 2700 m2 a vu le jour, et avec, l’implantation de 15 commerces, principalement alimentaires.

164 fauteuils avec prises électriques sont dorénavant proposés aux voyageurs. ©Kansei TV.

UN ESPACE EVENEMENTIEL AU PREMIER ETAGE

Une autre nouveauté identifie dorénavant la gare Matabiau : la création au premier étage d’un espace événementiel de 500 m2 pour des séminaires, des soirées privées ou des dîners de prestige. Au départ, il était prévu un restaurant panoramique. Reste que ce nouvel espace va déjà proposer un événement le 5 octobre dont la déco va s’inspirer de l’Art nouveau. Nouveau comme la gare Matabiau.

Jean-Louis Cohen, personnalité majeure de l’architecture, n’est plus

Jean-Louis Cohen, personnalité majeure de l’architecture, s’est éteint, le 7 août, à l’âge de 74 ans, dans sa maison d’Ardèche, à cause d’une réaction allergique à une piqure de frelon. Le monde de l’architecture est aujourd’hui orphelin d’une figure rayonnante, d’un passeur d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme.

Le monde de l’architecture est aujourd’hui orphelin d’une figure rayonnante, d’un passeur d’histoire de l’architecture et de l’urbanisme. Crédit : Mandanarch CC BY-SA 4.0.

Natif de Paris, ce petit-fils d’architecte obtient son doctorat en histoire de l’art en 1973. Il a ensuite soutenu en 1985, à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), une thèse de doctorat sur André Lurçat, membre important du Mouvement moderne d’après-guerre avec Le Corbusier, Perret et Mallet-Stevens.

UNE ASCENSION FULGURANTE

L’ascension de Jean-Louis Cohen est fulgurante. En effet, après avoir dirigé le programme de recherche architecturale au ministère de l’Equipement début des années 80, cet érudit d’architecture enseigne dans un premier temps à l’école d’architecture Paris-Villemin. Il occupe ensuite la chaire Histoire des villes à l’Institut français d’urbanisme de l’université Paris-VIII, jusqu’en 2005. Parallèlement, la ville de New York le nomme en 1994, « Sheldon H. Solow Professor in the History of Architecture », professeur à l’Institute of Fine Arts de l’université new-yorkaise.

HISTORIEN, THEORICIEN ET CRITIQUE

Jean-Louis Cohen, historien, théoricien et critique, a également été commissaire d’exposition, professeur et fondateur de la Cité de l’architecture et du patrimoine, à la suite d’une mission de préfiguration confiée le ministère de la Culture en 1997. L’institution, dont il a dirigé le Musée des monuments français et l‘Institut français d’architecture jusqu’en 2003.

Membre des conseils scientifiques du MoMA de New York, du Centre canadien d’architecture à Montréal, de l’Académie des arts de Berlin, entre autres, Jean-Louis Cohen était bien plus que cela. Son désir absolu de savoir, sa mémoire phénoménale, une dizaine de langues à son crédit, son plaisir de partager ses connaissances et son expérience plaçaient cet homme dans les êtres d’exception, dans le monde très prisé des grands passeurs.

Historien, théoricien et critique, il restera aussi à l’origine de travaux majeurs sur l’architecture et les villes au XIXe, XXe et XXIe siècles. Crédit Ivo Tavares Studio.

« UN GRAND HOMME DE COMBAT ET D’ENGAGEMENT »

Il demeurera aussi ad vitam aeternam l’architecte à l’origine de travaux majeurs sur l’architecture et les villes au XIXe, XXe et XXIe siècles. Les hommages élogieux ne cessent d’abonder. le Conseil national de l’Ordre des architectes l’a notamment présenté comme un « grand homme de combat et d’engagement, notamment pour la sauvegarde du patrimoine moderne du XXe siècle »

Un projet de l’architecte star Norman Foster au Parc des Expos de Montpellier

Norman Foster, 84 ans, pape de l’architecture high-tech prix Pritzker 1999. ©The Times.

Le promoteur immobilier montpelliérain Laurent Romanelli (M&A) et Jean-Pierre Rico, le maire de Pérols, ont décidé de donner les clefs à l’architecte star Norman Foster pour créer un hôtel d’affaires 4 étoiles à l’entrée du Parc des Expositions de Montpellier. Un hôtel de 100 chambres qui sera ouvert sous l’enseigne InterContinental.

PAPE DE L’ARCHITECTURE HIGH-TECH

Tête pensante de l’agence d’architecture londonienne Foster + Parteners, Norman Foster, 87 ans, prix Pritzker 1999, le Nobel des architectes, aura, durant ses 6 décennies de travaux, et aujourd’hui encore, œuvré en tant que pape de l’architecture high-tech. Avec comme formule sacrée : « En tant qu’architecte, vous concevez pour le présent, conscient du passé, et pour un avenir essentiellement inconnu ».

DU VIADUC DE MILLAU AU CAMP NOU DE BARCELONE

M&A et la ville de Pérols s’offrent ainsi une signature iconique mondiale de l’architecture à qui l’on doit des bâtiments phares et emblématiques. Dans la région Occitanie, Norman Foster a réalisé le Carré d’art de Nîmes en 1993. Mais aussi le Viaduc de Millau en 2004, l’immeuble de logements La Porte Romaine à Nîmes en 2014 et le musée Narbo Via à Narbonne en 2021.

Le projet de l’architecte star Norman Foster à Montpellier

Le Viaduc de Millau, parmi les ouvrages reconnus mondialement, signés par l’architecte star britannique. ©Elodie Fion.

Dans le monde, le BBC Radio Centre à Londres (1985) porte son nom. Tout comme l’aéroport de Londres Stansted (1991), l’aéroport international de Hong Kong (1998), l’Hôtel de Ville de Londres (2002), 30 St Mary Axe ou le cornichon géant à Londres (2003), ou encore la rénovation et l’agrandissement du stade du Camp Nou à Barcelone (2011).

DYNAMISER LA VIE ECONOMIQUE

Célébré et honoré par une grande rétrospective jusqu’au 7 août par le centre Georges Pompidou à Paris, Norman Foster n’avait jusqu’alors jamais signé de sa patte un ouvrage à Montpellier. Avec cet hôtel 4 étoiles, l’architecte anglais va marquer la future entrée du Parc des Expositions montpelliérain. Ce projet, en réflexion entre la Ville de Pérols, maître d’ouvrage, la Région Occitanie et l’agence Foster+Partners à Londres, aura une position royale entre la mer, l’aéroport, le Parc des Expos et l’Arena avec une desserte tram vers Montpellier.

Outre la réalisation de l’hôtel de luxe, Sir Norman Foster, qui a d’autres projets en tête sur la zone, a pour volonté de dynamiser économiquement et esthétiquement le Parc des Expositions de Montpellier. En misant sur l’architecte champion des relations en symbiose entre les technologies de constructions modernes et le design à l’épreuve du temps et de l’environnement, M&A et la ville de Pérols jouent gagnant-gagnant.

Le carré d’as des Folies architecturales du XXIe siècle de Montpellier

Lors du Mipim (Marché international des professionnels de l’immobiler) à Cannes le 14 mars, Michaël Delafosse, maire de Montpellier a révélé le carré d’as des quatre projets lauréats de la première vague des Folies architecturales du XXIe siècle. Les architectes Odile Decq, Manuelle Gautrand, Thomas Coldefy et Isabel van Haute, ainsi que Ellen van Loon ont relevé, parmi les 18 candidatures, le challenge proposé par la préfecture languedocienne de créer une nouvelle forme de densité acceptable par toute la population.

REPONDRE AUX NOUVELLES EXIGENCES ENVIRONEMENTALES, SOLIDAIRES ET ECONOMIQUES

Au XVIIIe siècle, les Folies montpelliéraines exprimaient une création architecturale bourgeoise, situées dans des parcs paysagers en bordure de la cité, rattrapées depuis par la ville. Au XXIe siècle, les nouvelles Folies architecturales doivent répondre aux nouvelles exigences environnementales, solidaires et économiques. Et ce, en respectant les principes suivants : accessibles en tram, excellence et originalité architecturale, programmation en phase avec une société plurielle et inclusive, bâti innovant en matière de résilience urbaine.

Lors de l’énonciation des lauréats, le maire de Montpellier soulignait que «La ville, au tournant des années 80, s’est fortement engagée dans un message : celui d’une forme d’hospitalité à tous les créateurs de l’esprit, que ce soit des scientifiques, des artistes, des architectes ». Un propos rendant un hommage appuyé à l’architecte Ricardo Bofill, concepteur du monumental quartier Antigone voulu par l’ancien maire de la cité Georges Frêche (1977-2004).

HUIT FOLIES ARCHITECTURALES SUPPLEMENTAIRES PROGRAMMEES

Montpellier, qui a souvent collaboré avec des architectes ou designers-stars (Jean Nouvel, Christian Lacroix…) pour ses grands projets urbains, a déjà programmé huit « folies architecturales » supplémentaires, pour lesquelles les lauréats seront connus fin 2023 ou début 2024.

La Sentinelle, projet lauréat de la Folie Vernière

La Sentinelle, projet de « folie » architectuale d’Odile Decq retenu par la Ville de Montpellier (© Odile Decq / Ville de Montpellier)

Parmi ces « folies » – ou résidences extravagantes au niveau architectural – Odile Decq a créé un bâtiment aux murs blancs, au toit rouge vif et aux fenêtres globuleuses. Un lieu hôte de bureaux en coworking, près du palais des congrès du Corum.

Odile Decq, architecte et urbaniste française, a connu sa première heure de gloire en 1990 avec la commande de la Banque Populaire de l’Ouest à Rennes. Et depuis, elle perpétue sa posture combative, tout en variant et en radicalisant ses recherches. Son chemin professionnel précoce et original lui a valu, en 1996, l’attribution du Lion d’Or de l’architecture lors de la Biennale de Venise. Les ouvrages d’Odile Decq sont reconnus pour associer l’urbanisme, l’architecture, le design et l’art. Sa démarche pluridisciplinaire a été aussi été récompensé entre autres du Jane Drew Prize en 2016. Mais aussi du Lifetime Achievement Award d’Architizer en 2017 et en 2018 du titre de membre honoraire de l’Institut royal d’architecture du Canada et de l’ECC Architecture Award 2018.

Directrice de l’École Spéciale d’Architecture (ESA) à Paris de 2007 à 2012, après y avoir enseigné pendant 15 ans, Odile Decq a créé en 2014 à Paris sa propre : l‘Institut Confluence pour l’innovation et les stratégies créatives en architecture. Une école accréditée par le Royal Institute of British Architects.

Alma terra, projet lauréat de la Folie Manuguerra

Alma Terra, projet de « folie » architecturale de Manuelle Gautrand retenu par la ville de Montpellier (© Manuelle Gautrand / Ville de Montpellier)

Le projet de Manuelle Gautrand, dans le quartier Port Marianne, réunit un ensemble d’immeubles d’habitation en terre coulée, situé face à une folie déjà construite et conçue par l’architecte Farshid Moussavi.

En tant qu’architecte principal de Manuelle Gautrand Architecture, la Marseillaise de naissance, conçoit et construit un éventail varié de bâtiments. Et notamment des équipements culturels (théâtres, musées, centres culturels), des bureaux, des logements, des équipements commerciaux et de loisirs, etc.

« Réenchanter la ville » est son crédo fort. Avec comme principes fondateurs : amener de l’émotion, réinventer, renouveler, innover et offrir des réponses inattendues en étant audacieux et inattendu. Présidente de l’Académie d’Architecture de 2016 à 2017, Manuelle Gautrand a été faite officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2017.

Oasis, projet de la Folie Ovalie

Oasis, projet de « folie » architecturale de Thomas Coldefy et Isabel van Haute retenu par la ville de Montpellier (© Thomas Coldefy / Isabel van Haute / Ville de Montpellier)

Thomas Coldefy et Isabel van Haute a imaginé deux immeubles, un de logements, l’autre de bureaux. Deux bâtiments se faisant face et réunis par une passerelle, dans le nouveau quartier Ovalie, tout près du stade de rugby.

Thomas Coldefy, architecte français, associé fondateur et directeur de Coldefy basé à Lille, gère la gestion générale et la direction artistique de l’agence avec Isabel Van Haute, associée fondateur. Son projet lauréat, pour le Hong Kong Design Institute achevé en 2011, a donné à son agence une visibilité et une renommée internationales. Il a été honoré du prix Asia « 40 under 40 » organisé par Perspective. Ainsi que le prix européen « 40 under 40 » organisé par le European Centre for Architecture Art design and Urban Studies et le Chicago Athenaeum.

Ce duo d’architectes mise sur l’expérience à l’échelle humaine pour chacun de leur projet, avec une grande attention portée aux détails.

Les Galets, projet lauréat de la Folie République

Les Galets, projet de « folie » architecturale par la Néerlandaise Ellen van Loon (Agence OMA) (© Ellen van Loon / Ville de Montpellier)

Ellen van Loon a proposé un programme de trois immeubles dont la forme rappelle celle de galets.

En 1998, l’architecte néerlandaise a rallié l’agence d’architecture OMA fondée par Rem Koolhaas (honoré du prix Pritzker en 2000). Elle a mené des projets de construction primés, alliant une conception sophistiquée avec une exécution précise. La preuve avec parmi ses réussites le Brighton College (2020), le BLOX / DAC à Copenhague (2018), la Fondation Galeries Lafayette (2018) à Paris, Rijnstraat 8 à La Haye (2017) et Lab City Centrale-Supélec (2017).

Le Prix Pritzker 2023 à David Chipperfield, l’architecte au service de l’écologie et des inégalités

Sir David Chipperfield devant le Palais des Vieilles Procuraties, place Saint-Marc à Venise qu’il a subliment transformé. Credit Lucas Bruno

Le Prix Pritzker 2023, la plus haute distinction du monde, l’équivalent du Nobel de l’Architecture, a été décerné au Britannique Sir David Chipperfield, 69 ans. Un prix prestigieux qui honore et couronne plus de quatre décennies de travail principalement dirigé vers le développement durable et les inégalités sociales.

« L’INTELLIGENCE ET L’ELEGANCE DE SES CONSTRUCTIONS »

Connu et reconnu pour son style minimaliste, l’intelligence et l’élégance de ses constructions, l’architecte britannique David Chipperfield a été salué par ses pairs pour « son intemporalité et son modernisme. Un architecte qui affronte les urgences climatiques, qui transforme les relations sociales et qui dynamise les villes ». Un architecte singulier à la présence physique discrète mais profonde.

Dès la réception du Prix Pritzker 2023, David Chipperfield, qui succède à Diébédo Francis Kéré, le premier africain à remporter ce précieux sésame, déclarait « vouloir continuer à œuvrer pour faire face aux défis existentiels du changement climatique et de l’inégalité sociale ». Engagé et déterminé, il ajoutait « prendre cette récompense comme un encouragement à continuer de diriger mon attention non seulement vers la substance de l’architecture et sa signification, mais aussi vers la contribution que nous pouvons faire en tant qu’architectes. »

Le Figge Art Museum, avec son bâtiment de verre emblématique sur les rives du Mississippi, conçu par David Chipperfield, abrite l’une des plus belles collections d’art du Midwest. Crédit David Chipperfield Architects.

 « POUR UN MONDE PLUS BEAU MAIS AUSSI PLUS JUSTE ET PLUS DURABLE »

Et de poursuivre dans la même veine par « Nous savons qu’en tant qu’architectes, nous pouvons jouer un rôle plus important et plus engagé dans la création d’un monde non seulement plus beau mais aussi plus juste et plus durable ».

Concernant l’œuvre de David Chipperfield, elle est vaste et diverse en termes de typologie et de géographie. On lui doit plus d’une centaine d’ouvrages, en passant par des bâtiments civiques, culturels ou universitaires jusqu’à des résidences et des plans d’urbanisme en Asie, en Europe et en Amérique du Nord.

L’intérieur du Neues Museum de Berlin après la refonte de David Chipperfield. Crédit David Chipperfield Architects.

Parmi ses pépites architecturales les plus connues, on retrouve, entre autres, la rénovation du Neues Museum et de la James-Simon-Galerie à Berlin. Mais aussi la transformation du Palais des Vieilles Procuraties sur la place Saint-Marc à Venise. Ou encore la création du Figge Art Museum à Davenport aux États-Unis. À l’échelle du Royaume-Uni, il est à l’origine du Musée de la Rivière et de l’Aviron, du Turner Contemporary, ou encore du Hepworth Wakefield.

UNE ADMIRATION JEUNE POUR LES GRANGES ET LES FERMES

Grandi dans une ferme du Devon dans le sud-ouest de l’Angleterre, le jeune David Alan Chipperfield est très tôt attiré par l’architecture. Il voue une certaine admiration pour les granges et les bâtiments agricoles. Diplômé en 1976 de la Kingston School of Art puis, en 1980, de l’Architectural Association de Londres, où il aiguise son esprit critique,  il entame son ascension professionnelle en 1983 sur Sloane Street à Londres. Il y conçoit un magasin pour le couturier japonais Issey Miyake.

C’est ensuite aux quatre coins du mode qu’il mène tous ses projets, souvent d’envergure, en se tournant vers des solutions durables. Une philosophie et une éthique qui ne le quitteront jamais. Un parcours, qui avant le Prix Pritzker 2023, le voit récompensé de l’Ordre du mérite de la République fédérale d’Allemagne en 2009. Mais également de la médaille d’or RIBA Royal au Royaume-Unis en 2011 ou encore du Praemium Imperiale for Architecture de la Japan Art Association en 2013. Nommé Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 2004, il fait chevalier en 2010 et nommé à l’Ordre des compagnons d’honneur en 2021.

Le musée de la Rivière et de l’Aviron, River & Rowing Museum, à Hanley près de la Tamise, centre pédagogique sur l’histoire de l’aviron au design évoquant à la fois une grange et un hangar à bateaux, est une ode à l’écologie. Bien dans la veine de David Chipperfield. Crédit Rowland Shaw.

BIENTOT LA RENOVATION DE LA NOUVELLE AILE DU MOMA DE NEW YORK

David Chipperfield Architects, son agence fondée en 1985 aux bureaux dans le monde entier, n’en a pas fini de faire la une de l’univers architectural. En effet, il ne devrait pas tarder à commencer la rénovation de la nouvelle aile dédiée à l’art contemporain du Metropolitan Museum of Art à New York, projet remporté en 2015 à la suite d’une compétition.

David Chipperfield Architects travaille également sur une extension du musée archéologique national d’Athènes, sur un nouveau stade pour les Jeux olympiques d’hiver de 2026 à Milan. Mais aussi sur plusieurs projets résidentiels en Belgique, en Allemagne ou encore en Australie.

La 45e cérémonie de remise du Prix Pritzker 2023, en l’honneur de David Chipperfield, se tiendra à Athènes en mai.

Projets : le nouveau site dédié aux concours et consultations d’architecture

Projets, un atlas factuel d’architectures possibles sur le Région Occitanie. @Maison de l’Architecture Occitanie- Pyrénées.

Projet. On définit comme projet l’image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre. En architecture, un projet est plus précisément la représentation en plan, en coupe et en élévation d’un bâtiment à construire. De cet état de fait, la Maison de l’Architecture Occitanie-Pyrénées a pris le parti de présenter un atlas factuel d’architectures possibles sur la Région Occitanie. Une plateforme de publication des concours et consultations d’architectures justement baptisée…Projets.

Développé en partenariat avec Toulouse Métropole et Oppidéa/Europolia, le site Projets a reçu le soutien actif de la Région Occitanie, du Conseil départemental de la Haute-Garonne et de la DRAC Occitanie.

CONSTRUIRE : UNE DEMARCHE COLLECTIVE

Construire est une démarche collective et concertée, entraînant bénéficiaires, programmateurs, équipes de maîtrise d’œuvre, décisionnaires, entrepreneurs et artisans. En partant de ce principe, Projets s’engage à démontrer que chaque architecture bâtie est la finalité d’un long processus. Un processus comprenant la négociation, l’interprétation, la conception et les expertises qui fait que nos territoires sont ainsi ce qu’ils sont. Un territoire où uniquement le résultat est vu. Une réalisation qui ensuite vivra l’expérience du temps et de son intégration dans le paysage social et bâti.

Projets, une bibliothèque ouvrant sur la diversité, la richesse et la singularité de la création architecturale dans une situation donnée. @Maison de l’Architecture Occitanie-Pyrénées.

DONNER A VOIR

La volonté de Projets est justement de rendre visible et accessible ce processus. Et ce, en rendant consultables les diverses propositions des concours et consultations d’architecture. Donner à voir est ainsi le crédo de Projets. C’est donc faire la lumière et valoriser les travaux de la corporation des architectes, des jeunes agences comme des plus expérimentées investies lors des consultations.

UN RICHE OUTIL D’INFORMATIONS

Projets se présente de ce fait comme un riche et nourri outil d’informations. Une bibliothèque ouvrant sur la diversité, la richesse et la singularité de la création architecturale dans une situation donnée. Projets ne livre pas les résultats construits, mais les intentions proposées. C’est donc plus un aide-mémoire facilitant la compréhension et offrant au public une libre analyse des faits. Et ainsi mieux comprendre les évolutions de la ville, de la métropole et de la région.

Maison de l’Architecture Occitanie — Pyrénées
05 61 53 19 89 — contact@maop.fr
1 rue Renée Aspe, 31000 Toulouse

Maison de l’Architecture Occitanie — Pyrénées (maop.fr)

 www.projets.archi 

Diébédo Francis Kéré reçoit le Prix Pritzker 2022

kere Pritzker 2022 Kansei TV
Diébédo Francis Kéré, lauréat du Prix Pritzker 2022. © Iwan Baan. 

Succédant aux architectes français Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, le Prix Pritzker 2022 vient d’être décerné à Diébédo Francis Kéré. Né au Burkina Faso et établi à Berlin depuis 2005, l’architecte est connu pour être un pionnier du développement durable. Privilégiant des matériaux locaux pour une utilisation raisonnée, en particulier la terre crue mais aussi le bois ou la pierre, Diébédo Francis Kéré est un précurseur des enjeux d’une architecture responsable. 

« Même les plus dépourvus ont droit au confort et à la beauté. »

Diébédo Francis Kéré

Là où les ressources sont extrêmement rares, le jury du Prix Pritzker 2022 a été particulièrement sensible à « la beauté, la modestie, l’audace et l’invention » de ses constructions. « Par l’intégrité de son architecture et de son geste, Diébédo Francis Kéré défend avec grâce la mission de ce prix. Cet architecte améliore la vie d’innombrables citoyens dans une région du monde parfois oubliée. »

Un architecte au service des populations

Burkina Faso, mais aussi Mali, Togo, Kenya, Mozambique, République du Bénin, Soudan… Nombre des réalisations du 51e lauréat du Prix Pritzker sont en effet situées en Afrique. Natif du petit village de Gando (Burkina Faso), Diébédo Francis Kéré y consacre ses premiers projets. Une école – la première du village – puis des logements pour les enseignants, une bibliothèque, un centre pour les femmes, un lycée… Le succès de l’école primaire de Gando lui vaut le prix Aga Khan d’architecture en 2004. Cette récompense sera le déclencheur de la création de son agence, Kéré Architecture, à Berlin en 2005. 

Suivront d’autres établissements primaires, secondaires, postsecondaires et médicaux. En Afrique mais aussi en Europe et aux États-Unis. Ses réalisations couvrent aujourd’hui un large éventail de projets. De l’infrastructure civique aux installations temporaires, comme la Serpentine Gallery en 2017 à Londres ou le pavillon Sarbalé Ke en Californie en 2019. 

Diébédo Francis Kéré avait également reçu en 2021 le prix Robert Matthew pour les environnements humains durables décerné par l’Union internationale des architectes.

Anne-Françoise Jumeau, lauréate du Prix femme architecte 2021

Anne-Françoise Jumeau, lauréate du Prix femme architecte 2021, Kansei TV
Anne-Françoise Jumeau, Femme architecte 2021. © Sergio Grazia. 

Les lauréates du Prix femmes architectes 2021 ont été dévoilées le 6 décembre depuis le Pavillon de l’Arsenal, à Paris. Succédant à sa consœur Florence LipskyAnne-Françoise Jumeau, fondatrice de l’agence AFJA, a reçu le Prix femme architecte 2021. Cette distinction qui récompense l’œuvre de femmes architectes est décernée tous les ans depuis 2013 par l’Association pour la recherche sur la ville et l’habitat. L’ARVHA entend ainsi encourager la parité dans une profession encore à forte dominante masculine. Pour cette 9e édition, l’association a reçu près de 500 candidatures et examiné plus de 1 500 projets. Anne-Françoise Jumeau avait quant à elle choisi de présenter au jury cinq projets. 

Cinq projets majeurs récompensés

Biopôle, espace d’entreprises scientifiques à Rennes (35)

« Le parti retenu, autant dans l’implantation urbaine que dans l’expression architecturale, consiste en un vaste quadrilatère autour d’une cour intérieure formant un atrium. Bien orienté, cet espace est à la fois le lieu d’accès, de détente et d’ouverture du projet sur les espaces d’accueil. Un vaste escalier en partie végétalisé le relie au niveau RDC et au parking. Ce patio est l’espace identitaire de référence du projet. À l’extérieur, la façade est revêtue d’une enceinte architecturale protectrice et filtrante. Des montants sinusoïdaux forment une peau sensible, épaisse et brise-soleil. La superposition de la trame de lames sinusoïdales en décalage avec celle des montants verticaux des coursives fabrique un effet de moirage dynamique. »

Résidence sociale Lorraine à Paris (XIXe)

Pour cette résidence sociale de 173 studios, l’agence AFJA a proposé de « conserver une partie des constructions existantes constituées de deux bâtiments parallélépipédiques en retrait des rues, construits en 1978 par Anthony Bechu architecte. La parcelle est densifiée tout en préservant une cour partagée et dédiée à la résidence. La composition des façades est liée au grand nombre de baies (plus de 350) et au souhait d’éviter l’effet de répétition depuis la rue. Un cadre type a été créé afin de recevoir, soit une baie vitrée, soit un panneau plein. Trois profils extrudés de terre cuite ont ainsi été créés avec pour chacun des angles de surface différents. Avec la mise au point d’un émail irisé, ces trois profils deviennent des surfaces de diffraction de la lumière pour le projet. La volonté était de créer une façade “atmosphérique” qui renvoie tant les reflets du ciel que de son environnement. »

CRBC, Centre de Recherche BioClinique à Clermont-Ferrand (63) 

Autre projet présenté par Anne-Françoise Jumeau : le bâtiment du Centre de Recherche BioClinique, au sein du CHU de Clermond-Ferrand. « L’image du bâtiment est totalement remaniée par de nouvelles façades. Les parties pleines et les parties vitrées sont constituées à partir d’éléments modulaires déclinés en taille et en coloris. Différents éléments de terre cuite émaillé noir irisé se combinent ; les menuiseries en aluminium anodisé sont composées de trois nuances dorées (or, bronze et champagne). Les parements et les menuiseries s’inscrivent dans la trame générale du projet. Modulaire, mais non répétitif, le dessin des façades est à la fois rigoureux et rythmé, homogène et non-uniforme. Les matériaux employés sont brillants et réfléchissants, sensibles aux variations de lumière. Ainsi la perception des façades change selon l’heure de la journée, le temps, la couleur du ciel… Le bâtiment interagit avec son environnement. »

Crèche 30 berceaux à Paris (XVe)

Ce quatrième projet s’inscrit dans le cadre de l’opération Grenelle-Frémicourt qui comprend la construction d’un immeuble de 54 logements sociaux rue Frémicourt et la construction d’un immeuble de 36 logements en accession boulevard de Grenelle. « Le bâtiment est implanté dans la cour intérieure sur le passage qui longe à l’ouest le site de l’opération. Les façades sur passage et sur jardin reçoivent une protection mécanique en bardeaux de céramique vernissée colorée. Cette vêture minérale se retourne partiellement en toiture. Au droit des baies, des pare-soleils également en terre cuite émaillée assurent une protection solaire. Les espaces extérieurs sont plantés et délimités par une clôture doublée d’une haie arbustive. Une aire de jeu ponctuellement recouverte d’un auvent reprenant les mêmes éléments qu’en façade est prévu le long du bâtiment. »

Atrium, bâtiment d’enseignement licence de l’UPMC Paris 6 

« Le bâtiment 16M conserve le système constructif existant en proposant une relation fluide entre la dalle Jussieu et l’esplanade du quai Saint-Bernard par un dispositif topographique : un “origami architectural”. Une enveloppe unificatrice de huit panneaux micro perforés en tôle d’aluminium, composés aléatoirement en fonction de l’orientation et des différents espaces intérieurs, forme une peau sensible, épaisse et brise-soleil. Derrière cette façade ajourée, se développe dans toute la hauteur du bâtiment un spectaculaire atrium central couvert desservant l’ensemble de salles de cours ou laboratoires. Depuis l’intérieur des salles, l’effet de filtre de la façade procure une vision très nette de l’extérieur tout en offrant un voile de protection visuelle et solaire. De grandes fenêtres urbaines à l’échelle du bâtiment permettent, par endroit, de dévoiler sa profondeur et de découvrir un patio loggia creusé dans son épaisseur jusqu’à l’atrium central. »

Trois autres prix et deux mentions spéciales décernés

Dans la catégorie Jeune femme architecte, qui récompense une professionnelle de moins de 40 ans, le prix a été attribué à Éléonore Morand (Depeyre Morand Architectures). Marion Tribolet (TKMT Architectes) a pour sa part reçu une mention spéciale Jeune femme architecte 2021. Le prix Œuvre originale est quant à lui décerné à Sara Martin Camara pour le Théâtre de la nouvelle comédie à Genève. Une mention spéciale a également été accordée à Béatrice Mouton pour son projet de Salle d’audience des procès sécurisés au Palais de justice de Paris. Enfin, le Prix international revient cette année à Farshid Moussavi (Angleterre), de Farshid Moussavi Architecture. 

2021 est là, restons optimistes !

L’équipe de Kansei TV est heureuse de dire vive 2021 !

Après cette année si particulière qui a tant marqué les esprits, tous nos vœux les plus optimistes vous accompagnent.

Une nouvelle occasion de vous remercier pour votre soutien constant. Année après année, vous êtes toujours plus nombreux à découvrir nos reportages consacrés à l’architecture et à l’urbanisme.

Votre enthousiasme est notre plus grande satisfaction

Privilégiant l’échange, nous irons cette année encore à la rencontre d’hommes et de femmes passionnés œuvrant au quotidien pour le développement de la culture architecturale, afin de la partager avec le plus grand nombre.

Exclusifs et insolites, les reportages vidéo signés Kansei TV témoignent d’une image positive des projets qu’ils présentent. Notre envie de promouvoir l’architecture au sens large est intacte et notre souhait le plus cher est de continuer à vous transmettre notre émotion. 

2021 sera à nouveau riche en reportages. Vous découvrirez dans les semaines à venir de nouvelles maisons d’exception, des bâtiments et autres chantiers remarquables qui nous tiennent particulièrement à cœur. Cultivez votre curiosité avec nos articles qui mettent en avant chaque semaine, l’actualité architecturale en Occitanie et en France.

Restons connectés cette année encore !

Le Prix de la femme architecte 2020 décerné à Florence Lipsky

Florence Lipsky, Prix de la femme architecte 2020, Kansei TV
Florence Lipsky, Prix de la femme architecte 2020 succède à sa consœur Dominique Jakob récompensée en 2019. © Lipsky + Rollet Architectes.

Organisé depuis 2013 par l’Association pour la recherche sur la ville et l’habitat (ARVHA), le Prix femmes architectes s’adresse aux femmes architectes exerçant en France et inscrites au Conseil national de l’ordre des architectes. Cette distinction entend défendre le rôle des femmes dans le monde de l’architecture et du bâtiment. Son ambition est ainsi « de mettre en valeur les œuvres et les carrières de femmes architectes, afin que les jeunes femmes architectes puissent s’inspirer des modèles féminins existants, et d’encourager la parité dans une profession à forte dominante masculine. » Pour cette huitième édition, Florence Lipsky remporte le Prix de la femme architecte 2020.

À propos de Florence Lipsky

Lauréate de l’Équerre d’Argent pour la Bibliothèque universitaire des sciences du campus de La Source à Orléans en 2005, membre de l’Académie d’architecture, enseignante et chercheuse pionnière en architecture durable, le parcours de Florence Lipsky est remarquable et remarqué… En lui décernant le Prix de la femme architecte 2020, le jury de l’ARVHA salue « à l’unanimité » le travail et l’œuvre de cette architecte engagée, cofondatrice avec Pascal Rollet de l’agence parisienne Lipsky + Rollet Architectes. La lauréate définit leur agence comme « un lieu d’assemblage des résultats de toutes nos expériences industrielles et de nos recherches qui se retrouvent dans le cadre de nos projets ». Ces derniers mixent techniques ancestrales et de pointe avec la volonté d’aller « à l’essentiel » et à l’échelle du micro-territoire. 

Pour sa participation au Prix des femmes architectes 2020, Florence Lipsky a présenté cinq projets.

Les Grands Ateliers et Cité de la construction durable (2001)

Situés à Villefontaine en Isère, à proximité de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, Les Grands Ateliers de la Cité de la construction durable ont pour vocation de développer des activités de formations et de recherches collaboratives dans le domaine de l’architecture et de la construction durable. Mi-usine, mi-école, ce « bâtiment outil » à typologie industrielle « appartient à la catégorie des lieux hybrides qui mixte les caractéristiques d’un espace industriel, d’une scène et d’un espace d’enseignement ». 

Le Musée du Cristal Saint-Louis (2007)

Baptisé La Grande Place, le Musée du Cristal Saint-Louis est implanté au cœur des forêts vosgiennes, au sein même de la manufacture de Saint-Louis-lès-Bitche fondée en 1586. Le musée prend place dans la grande halle de production, au-dessus de la fosse ouverte du foyer d’un ancien four. Indépendant, il ne touche ni les murs, ni le toit, ni la structure de la halle qui l’abrite. L’audacieux projet reprend l’idée séduisante de la rampe et de la promenade architecturale. Ce parti pris permet de changer de niveau en douceur en suivant une pente douce qui s’enroule autour de grandes étagères en bois enveloppées de polycarbonate. 

Immeuble de logements ZAC Rive de Seine (2011)

Implanté à Boulogne-Billancourt, dans la Zone d’aménagement concerté Rive de Seine, cet immeuble de 143 logements dispose d’une implantation exceptionnelle en balcon sur le grand parc du Trapèze, avec vue sur les collines de Meudon. L’immeuble est un corps de bâtiment linéaire composant le front de parc en formant « un paquebot » dirigeant sa proue sur l’espace public, et deux tourrettes articulées avec le corps principal dans le cœur d’îlot. La construction est une structure béton vêtue d’une peau en bardage translucide qui assure l’isolation par l’extérieur. Le bâtiment favorise le maximum de logements traversants et offre aux habitants un confort de vie en été et en demi-saison par la mise en place de puits canadiens. Au Sud, la protection solaire est assurée par des volets mobiles qui renforcent l’idée que le balcon est aussi un espace à vivre. 

Maison de l’Inde de la Cité universitaire internationale de Paris (2013)

L’extension de la Maison de l’Inde de la Cité universitaire internationale de Paris est une construction nouvelle sur le site. La première depuis 1969. Il s’agit du premier bâtiment de sept étages en structure bois et noyau béton réalisé en France. Un projet inspiré de l’architecture de Doschi (Prix Pritzker 2018) où chaque détail (de grands balcons très profonds, une cuisine-salle à manger à chaque étage, meubles intégrés, peintures warli…) est attaché à la vie sociale et au confort des étudiants.

Euralille (2019)

Le programme Ekla est un programme mixte de la ZAC du Centre international d’affaires des gares de Lille, aujourd’hui connue sous le nom d’Euralille. Il se compose d’un immeuble de bureaux (Ekla Business), ressemblant à un trapèze aux parois inclinées, et d’une résidence de 107 logements (Ekla Life) composée de deux plots de moyenne hauteur et d’une tour de dix-sept étages. Au milieu, un jardin et une voie piétonne traversante, lieu de bien-être qui agit tel un « filtre » entre les bureaux et les habitations. Ce projet illustre une nouvelle fois un travail approfondi sur la densité et la relation avec l’extérieur. 

Trois autres prix et une mention spéciale décernés

Quatre autres récompenses ont également été attribuées. Le Prix jeune femme architecte récompense cette année un trio de femmes : Stéphanie FranceschiMarie Fade et Caroline Mangin, cofondatrices de l’agence marseillaise Oh!Som. Le Prix œuvre originale est attribué à Cathrin Trebeljahr pour son projet Réhabilitation et extension de l’ancienne préfecture de Versoix près de Genève, en Suisse. La mention spéciale œuvre originale est donnée à Sophie Denissof de l’agence Castro Denissof Associés pour sa tour Habiter le ciel à Aubervilliers (93) et pour son parcours professionnel. Anna Heringer (Allemagne) et Benedetta Tagliabue (Espagne), ex aequo, reçoivent chacune le Prix international pour leur parcours et leur œuvre respective. 

Au total, plus de quatre cent soixante-dix femmes architectes se sont cette année portées candidates présentant quelque mille cinq cents projets… Traditionnellement organisée au Pavillon de l’Arsenal à Paris, la cérémonie de remise des prix s’est exceptionnellement cette année tenue en visioconférence retransmise en live sur la page Facebook de l’ARVHA. 

Réalisé par : La Collab